Mutation délicate à France Télécom - Liaisons Sociales
Rédigé par Arnaud Chancerelle le . Publié dans Dans les médias.
Privé depuis 1996, le groupe s’est beaucoup diversifié, suppressions de postes et mobilités à l’appui. Si le volet RH du changement satisfait la direction, les salariés peinent à s’y retrouver.
Que reste-t-il de France-Télécom, issu de l’ancienne administration des PTT ? Qu’est donc devenu ce fleuron public, autrefois uniquement composé de fonctionnaires ? Un grand groupe privé, qui affiche un chiffre d’affaires de 53 millions d’euros en 2007, en progression constante. Une grande entreprise largement lancée dans la course à la performance, serait-on tenté de répondre. Une world company, si fière de vendre aux quatre coins du globe ses produits siglés Orange qu’elle s’apprête à faire de cette marque son nom. Le 31 décembre
….Direction satisfaite . « Le plan Next présentait une particularité : il comportait un important volet RH, appelé Act », explique Olivier Barberot, le DRH. Trois ans après, le bilan satisfait la direction. « Globalement, nous avons atteint nos objectifs. Les transformations étaient importantes pour les collaborateurs. Nous avons su les accompagner. » Et de citer, par exemple, l’effort sans égal fourni en matière de formation, puisque le pourcentage de la masse salariale atteint plus de 5,3 % en 2007, contre 4,5 % fin 2005. Ou encore les 11 « espaces développement » mis en place en interne. Les collaborateurs peuvent y consulter la carte des métiers et se faire aider dans leur réorientation vers de nouvelles missions. Selon
Reste que le personnel n’est pas vraiment convaincu de la réussite du volet humain de Next. « Pour moi, c’est la primauté aux process et aux objectifs », assure Jérôme, dix ans d’ancienneté. Du côté des syndicats, Next rime surtout avec suppressions de postes. « En France, entre 2006 et 2008, c’est 22 000 personnes en moins. Depuis 1995, on est à 62 000 disparitions d’emplois sans réels accords conventionnels », regrette Pierre Morville, le délégué central CFE-CGC. Et d’ajouter : « Il y a bien eu le lancement d’une négociation sur
Comme le souligne
…... « Des mobilités sont offertes aux fontionnaires pour rejoindre des collectivités territoriales ou d’autres corps d’Etat… », se défend Olivier Barberot. Par an, 1 000 personnes béné ficient de ces passerelles. Un chiffre très insuffisant pour les syndicats. « Les administrations n’ont pas envie d’accueillir du personnel France Télécom », explique Patrick Ackermann, délégué SUD, deuxième syndicat du groupe après
….Cette évolution affecte l’ambiance générale. « Les anciens ne s’y retrouvent pas et les jeunes ont le sentiment d’être malléables à merci », raconte un quadra. « On est des pions que l’on bouge au gré des restructurations », poursuit sa voisine, qui met violemment en cause le mode de management : « C’est la primauté à l’objectif. Les cadres ont deux entretiens par an. Avec cette individualisation à outrance, il n’y a plus de culture commune. C’est chacun pour soi ! » D’après SUD et
Après Next, quelles seront les orientations RH ? La direction ne cache pas son intention de poursuivre les réductions d’effectifs tout en recrutant, plutôt des jeunes diplômés. Entre fin2006 et début 2008, France Télécom a embauché 6 000 personnes. « Dans un contexte de guerre des talents, il nous faut rester attractifs », souligne le DRH, Olivier Barberot.