AG des actionnaires d'Orange le 27 mai 2015 : des militants CFE-CGC mobilisés !
Rédigé par Hélène MARCY le . Publié dans Participation, Intéressement et Actionnariat.
En préambule à l'Assemblée Générale des actionnaires d'Orange, les organisations syndicales CFE-CGC, CGT et Sud avaient préparé une déclaration commune, que nos militants ont complétée d'une déclaration spécifique, précisant l'importance d'agir aussi au nom des personnels actionnaires.
Vous pouvez en retrouver les textes ci-dessous.
- Déclaration commune CFE-CGC/CGT/SUD
- Déclaration spécifique CFE-CGC Orange
A suivre demain sur le blog de l'Adeas : retour sur les questions de l'ADEAS et le vote des résolutions.
Déclaration commune CFE-CGC/CGT/SUD
L’AG des actionnaires d'Orange se tient ce 27 mai 2015, dans un moment où la société n’a jamais été aussi gourmande en moyens de communication. La stratégie annoncée par la Direction d’Orange pour les années à venir ne répond pas aux attentes des salariés, ni aux besoins des populations.
Pour la 4ème année consécutive, l'entreprise va verser plus de dividendes que le montant de son résultat net. Pour la Direction, le dividende est devenu un objectif essentiel de la stratégie du groupe, qui pèse sur tous les autres. Les économies réalisées ou à venir sur le "coût du travail" font craindre une nouvelle crise sociale.
Ainsi la poursuite du plan « Chrysalid » générera 3 milliards d’économies d’ici 2020, avec pour objectif le maintien du versement de dividendes à hauteur de 60cts d’euro… voire au-delà si c’est possible selon les promesses du PDG aux analystes financiers.
Bien sûr, nous notons avec satisfaction une hausse des investissements dans la fibre optique. Néanmoins, ces investissements vont se concentrer sur des zones urbaines où cohabitent déjà plusieurs réseaux très haut débit (VDSL, Câble, 4G), au détriment des autres territoires délaissés par tous les opérateurs. Et aucune politique d’investissement à la hauteur n’est mise en place dans les services et les contenus, source des revenus de demain. L’échec de l’intégration de Dailymotion dans la stratégie du groupe illustre ce manque d’ambition.
Sur le plan financier, le recours à la dette hybride (5 milliards d’euros) va générer plus d’un milliard d’euros de frais financiers supplémentaires sur les neuf prochaines années, par comparaison à de l’emprunt classique. Pour enrichir les banques ? Pour masquer un bilan bien détérioré par la politique de dividende fort et une politique de cessions/acquisitions aventureuse à l’international ? Sous prétexte de maintenir des ratios « présentables », la Direction obère une fois de plus les capacités d’investissement de l’entreprise et sa pérennité.
Dans le même temps, le Groupe supprimera près de 5000 emplois par an. Quelle contradiction avec son annonce d’une expérience client exemplaire ! Comment rester n° 1 dans ce domaine en fermant 2 boutiques par semaine et en externalisant une grande partie de ses activités réseaux ?
En parallèle, Orange va percevoir 120 millions de CICE censé servir au développement et à l’emploi…. Mais dans ses présentations financières, la Direction ne cache même pas qu’il s’agit d’une aubaine, et que cela n’impacte en rien ses politiques en la matière !
Nous constatons, déjà, l’apparition de nouvelles tensions dans les services, notamment dues à l’augmentation de la charge du travail liée au non remplacement des départs, notamment dans les unités techniques. Cette évolution est mise en évidence par les rapports des médecins du travail, dans de nombreux CHSCT et CE. Rappelons aussi le droit d’alerte mis en œuvre par le CNHSCT.
Plutôt que de rémunérer des actionnaires qui n'ont jamais mis la main à la poche pour les investissements du groupe, se comportant comme de simples rentiers, les organisations syndicales CFE-CGC, CGT, Sud réclament plus d'investissement dans les services au public, la préparation des télécoms de demain, et qu'on entende les revendications de celles et ceux qui font la richesse d'Orange au quotidien.
Déclaration spécifique CFE-CGC Orange
En 2009, la CFE-CGC a ouvert le combat sur la baisse du dividende, et nous nous réjouissons que toutes les organisations syndicales d’Orange le partagent aujourd’hui. Tous, nous voulons que les richesses produites profitent prioritairement à l’investissement et à la construction d’un Groupe pérenne, au bénéfice commun des personnels et des clients d’Orange. C’est d’autant plus indispensable dans le contexte de croissance des usages télécoms sans précédent que nous connaissons aujourd’hui.
Depuis 2011, nous nous battons également pour que les représentants des personnels disposent de la majorité des voix dans les conseils de surveillance des fonds de l’actionnariat salariés. En 2014, nous avons obtenu gain de cause pour la mise en place du nouveau fonds Cap’Orange. C’est ce qui permet notamment cette année aux représentants du personnel actionnaire de présenter des résolutions à l’Assemblée Générale, dont bien sûr une demande de baisse du dividende. C’est l’un des rares moments où les personnels peuvent exprimer une parole audible de tous les publics sur la stratégie de l’entreprise, y compris financière, dont la Direction se réserve le monopole dans toutes les autres instances, qu’elles soient de gouvernance de l’entreprise ou de dialogue social.
C’est pourquoi nous continuons de réclamer la mise en conformité du conseil de surveillance du fonds Orange Actions, où les représentants de la Direction peuvent prendre la main sur les votes, au mépris des directives européennes sur le sujet.
Le poids de la parole des personnels ne peut qu’augmenter au fil du temps, par l’amélioration de notre expertise collective sur les questions de stratégie, de finance et de fonctionnement des instances de gouvernance de l’entreprise, mais aussi par l’attribution de droits de vote doubles pour les actionnaires stables, dont les fonds de l’actionnariat salariés bénéficieront dès l’AG de 2016, grâce à la CFE-CGC Orange qui a demandé l’inscription au nominatif des fonds Orange Actions et Cap’Orange dès la promulgation de la loi Florange qui instaure ce droit de vote double.
Nous espérons être de plus en plus nombreux à soutenir ces combats, qui sont pour les personnels un moyen de réaffirmer leur rôle de parties prenantes effectives de l’entreprise, et pour être mieux pris en compte en tant que tels.