SST et bilan de la médecine du travail à France Telecom

   Lors des deux derniers CNSHSCT (février et avril 2012) ont été abordés un point sur le Service de Santé au Travail de France Telecom et le bilan de la médecine du travail, qui permet d'estimer la santé du personnel (il manque bien sûr les données de l'absentéisme que nous aurons plus tard dans l'année).

 

   Le SST de France Telecom :

Il a été agréé depuis peu, pour une durée de 5 ans, c'est la première fois à France Tellecom ! Personnellement je pense que cet agrément n'était pas mérité. En effet il manque toujours de médecins dans tant d'établissements de France Telecom, et France Telecom ne respecte toujours pas son quota (obligatoire) de visites périodiques annuel. Aussi il n'y a pas assez d'infirmières pour soutenir l'activité des médecins. Ensuite la pluridisciplinarité de la médecine à France Telecom n'existe pas du tout, pourtant on a tant besoin de psychologues, d'ergonomes.. Les préventeurs ne sont toujours pas indépendants (statut d'IPRP). Il y a donc des manques graves face à une situation sociale encore si fragiile et un personnel de plus en plus âgé. Sans oublier que les consultations des représentants du personnel ont donné un avis en majorité négatif vis à vis de la demande d'agrément.

 Réforme de la médecine du travail : elle nous a été présentée lors du CNSHSCT de février. Le médecin du travail n'est plus mis en avant maintenant, c'est le service de santé qui prend le devant. Je pense que l'objectif du législateur est d'écarter un peu plus l'indépendance du médecin du travail, son autonomie. On place la médecine du travail encore plus dépendante de l'employeur (encore plus puissant pour faire ce qu'il veut). C'est grave face à la montée des nouveaux risques pathogènes (RPS) qui ne sont pas (ou très mal) évalués en France, et pas du tout prévenus (ou si peu). Et cela même si on parle d'un rôle renforcé du médecin dans le domaine du conseil à la prévention. L'employeur a la responsabilité totale de la prévention, et il fera donc comme il l'entend (même si sa reponsabilité est complète en action et en résulat sur la santé physique et mentale de ses salariés).

Il y aura aussi délégation des visites, pour bonne partie, aux infirmières. On écarte le médecin de son patient et on lui enlève du pouvoir aussi. On isole aussi les salariés du médecin, qui avait avec son autonomie un pouvoir réel pour les aider, les soutenir.

  Le rapport de la médecine (pour 2011) :

Concernant le nombre de médecins, en 2010 France Telecom avait affiché le nombre cible de 70 médecins à plein temps, on est à 65,3 à fin 2011, donc loin du compte. Les visites périodiques sont toujours non atteintes (44000 par rapport à un objectif de 61400). Le service de santé reste sous-dimensionné. Par ailleurs malgré une baisse de l'effectif de 2400 personnes, les visites non périodiques augmentent de 500, avec un niveau si élevé (plus de 23000), c'est ici bien l'expression d'un malaise qui continue - Car les visites non périodiques sont composées pour partie des visites dites spontanées à la demande d'un salarié (qui se sent mal) ou d'un manager (qui voit un subordonné dans une mauvaise situation). Les visites d'urgence passent de 186 à 300 !. Bien sûr il existe d'autres données dans ce rapport, comme l'explosion continue des TMS, qui expriment aussi un certain niveau de pénibilité !

 

  Le baromètre social présenté par la direction et qui exprimerait soi-disant tant de mieux-être, n'est pas du tout validé par les données de santé. Il y a encore tant à faire, et je ne sens pas du tout ce désir de mieux faire de notre employeur  Nous continuerons à agir pour forcer France Telecom à améliorer réellement les conditions de travail, et non pas les dégrader.

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