GPEC 2006: Échec du dialogue social !
Rédigé par Frédérique Limido le . Publié dans Emploi Métiers.
L’annulation du projet d'accord groupe GPEC 2006, n’a pas donné lieu à reprise des négociations, contrairement aux demandes répétées de la CFE-CGC. La direction a préféré présenter au CCE des 8 et 9 juin un projet de décision unilatérale, simple coupé-collé du projet d'accord précédent qui reprend à l'identique l'essentiel des dispositions proposées antérieurement, pour ne supprimer que les paragraphes d’explication qui alourdissaient la rédaction. De ce fait d’ailleurs, le texte est plus lisible et sa regrettable philosophie n'en apparaît que plus clairement. Seule mesure significativement positive : la limitation des mobilités au bassin d' emploi des DR, pour les niveaux A à D (le bassin d'emploi reste la France pour le niveau E). Les limites du projet de décision Il ne contient aucune mesure en faveur du développement et du maintien des emplois, ni en national ni en local. Il ne contient aucune mesure protégeant la vie familiale et personnelle du salarié : les mobilités sont d'office et le maintien du cadre de vie n'est pas reconnu comme facteur de décision contractuel. L'ensemble du projet, enfin, est sous-tendu par une mesure fondamentale et ses deux corollaires: Toute décision de formation ou de mobilité est soumise à la validation du manager immédiat. Il n'existe aucune procédure de contrôle externe des décisions managériales, non plus qu’il n’y a d’ obligation d'engagement dans la durée des décisions managériales et prises de poste (sauf concernant les "parcours professionnels" décidés par l'entreprise). La « philosophie » du projet de décision Dans une entreprise qui remplace la fonction RH par des applicatifs et donne au manager immédiat tout pouvoir en matière de gestion du personnel, dans une entreprise qui pratique la réorganisation permanente et change régulièrement son management et ses objectifs, ces mesures ont pour conséquence : d'empêcher la gestion à long terme des évolutions professionnelles : Elles vident de sa substance le discours sur la gestion prévisionnelle des emplois, et contredisent celui sur "le projet professionnel", limité de fait au "parcours professionnel", (i.e. la formation et la mobilité vers les métiers « stratégiques ou prioritaires » pour l'entreprise à l'instant de la prise de décision.) d'empêcher le salarié de devenir "acteur de son évolution professionnelle" : Quand l’initiative vient du salarié, ne sont proposés que les dispositifs légaux ou soumis à l’ acceptation du manager immédiat, quand la loi n’oblige pas leur application automatique. Ce projet de décision est "irresponsable" et destructeur de valeur sur le long terme ! Encore une fois, l'entreprise dit ce qu'elle ne fait pas, et fait ce qu'elle ne dit pas ! Mais encore une fois, notre vigilance sera sans faille !