Allez, c’est le syndicat qui régale !
Rédigé par Hélène MARCY le . Publié dans Dans les médias.
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Les affaires se multiplient, où l’on voit des élus du personnel détourner de l’argent et se le mettre dans la poche. Capital lève le voile.
Ce militant CFDT ne s’embarrassait pas de fausses factures. Trésorier du comité d’entreprise de Transpac, une filiale rennaise de France Télécom, il se contentait de se faire des versements avec le chéquier de l’institution, et de griffonner des libellés fantaisistes sur le talon du chèque – «location été camping», «cadeau naissance Aubert» ou «tourisme et culture Disney».
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Rassurons tout de suite les salariés, l’immense majorité des syndicalistes ne mangent pas de ce pain-là. En général, ils se montrent tout à fait honnêtes. Mais de temps à autre, certains d’entre eux se laissent quand même aller à taper dans la caisse.Avec d’autant plus de facilité que la comptabilité des centrales et des organismes sociaux n’est pratiquement soumise à aucun contrôle. Le plus souvent, il faut le reconnaître, c’est pour assurer le financement occulte de leur organisation qu’ils franchissent la ligne jaune – les élus CGT d’EDF et de la SNCF en auraient à raconter sur ce point. «Mais les militants mettent aussi parfois les doigts dans la confiture pour leur propre compte», témoigne Pierre Abegg, un avocat spécialisé dans ces affaires. Détournements, abus de pouvoir, trafic d’influence, scandales sexuels… Une fois lancés, les camarades n’y vont pas par quatre chemins, on vient de le voir chez SeaFrance. Pendant vingt ans, les leaders cédétistes de cet armateur ont fait la loi sur les ferries à coups de poings, de chantage à l’embauche et de menaces de mort, nous ont assuré plusieurs témoins. Le tribunal de Lille a ouvert une enquête pour «vol en bande organisée». «Dans les entreprises très syndicalisées, les élus disposent parfois de pouvoirs exorbitants, reconnaît Sébastien Crozier, de la CGC France Télécom. Pour eux, la tentation est alors grande de les monnayer.»
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Extrait - Capital - 26 avril 2012