Editorial : JOP 2024, la direction d'Orange veut effacer l'histoire
Rédigé par SEBASTIEN CROZIER le . Publié dans Nos Éditoriaux.
A l’occasion de ces Jeux Paralympiques, nous devons adresser nos félicitations et remerciements à tous les volontaires et les personnels qui se sont engagés pour faire de la participation d’Orange une réussite. Ils se surpassent encore une fois.
Le DRH les a insultés en promulguant une décision unilatérale moins-disante que l’accord signé. Les personnels au travers du référendum l’ont sévèrement désavoué. Il doit désormais rendre des comptes à tous ceux ayant dû subir une surcharge de travail qui méritent d’être indemnisés.
La nouvelle Direction veut effacer l’histoire.
C’est Stéphane Richard qui a pris la décision d’engager le groupe dans cet immense défi qui consistait à faire d’Orange le seul opérateur des JO. Il avait confiance dans la capacité des personnels à se mobiliser. Il connaissait suffisamment bien l’entreprise et ses personnels pour gagner ce pari audacieux !
C’est l’ancienne Directrice de la Communication Béatrice Mandine, qui a négocié les modalités d’organisation des 10 km et du Marathon pour tous.
Aucun mot n’est venu accompagner la communication interne ou externe pour le rappeler.
Saluons la performance de Jean-François Fallacher et de Pierre Louis Guillebon d’avoir réussi cet exercice en résistant aux folles contraintes de réduction des coûts que la nouvelle Direction impose au détriment de la qualité.
Cette politique a failli connaître une publicité mondiale et nous emmener au désastre.
Quelques jours après la fin des JO, notre roaming est tombé en panne plusieurs jours durant tant en Europe que dans bien d’autres pays. Inimaginable pour un opérateur qui prétend à l’excellence.
Nous avons mis des centaines de milliers de clients en grande difficulté dont des entreprises.
Si se recentrer sur son métier ce n’est même plus être capable de l’assurer, quel échec pour la nouvelle stratégie de « premiumisation » de la marque voulu par une Direction qui ne connaît ni les métiers du grand public, ni celui des infrastructures et encore moins celui du service aux entreprises.
Difficile d’avoir confiance dans l’avenir, tant la multiplication de cessions totales ou partielles des actifs (comme notre réseau fibre en Espagne) se poursuit pour verser des dividendes toujours plus élevés aux fonds de pension (qui ne le demandent pas), sous le regard absent d’un État pourtant premier actionnaire.
Les personnels, deuxième actionnaire (avec 12% des droits de vote) devront choisir au mois de novembre les membres du Conseil de Surveillance du FCPE Orange Actions entre les bénis oui-oui de la Direction ou les représentants de la CFE-CGC Orange.
C’est sans doute l’élection la plus cruciale pour l’avenir de l’entreprise et de ses personnels. Donner la majorité à la CFE-CGC Orange lui offrira la possibilité d’agir auprès du Gouvernement et des autres actionnaires pour faire le choix d’une autre direction.
Les personnels d’Orange et notre pays méritent mieux.