Information/consultation sur le bilan formation 2012
Rédigé par Les Elus du CE le . Publié dans DO-Grand-Ouest.
I - Le montant consacré à la formation : Le montant consacré à la formation continue d’être considérable : 13.1 ME et 7.9% de la masse salariale. C’est sans commune mesure avec les obligations légales, 0.9% de la masse salariale pour le plan de formation et 1.6% de la masse salariale pour l’ensemble des dispositifs. Il faut néanmoins intégrer que FT se fait rembourser une partie de ces formations par l’organisme collecteur des cotisations, et que le budget formation présenté par FT comprend aussi des rémunérations de salariés qui, de toute façon, serait payées par l’entreprise. D’ailleurs on remarque que ce sont les dépenses externes, celles qui coûtent du vrai argent, qui ont diminué. Par rapport au prévisionnel elles ont diminuées de 25% (de 64 000 heures prévues à 47 600 heures réalisées) tandis que les formations internes ont peu évoluées, de 125 400 heures prévues à 120 000 réalisées. Néanmoins 7.9% de la masse salariale c’est beaucoup, la moyenne des entreprises françaises consacrant 2 à 3 % de leur masse salariale, et le secteur des télécommunications 4 à 5%. On note cependant que ce montant est en diminution constante (7.9% de la masse salariale en 2012, mais 8,2% en 2011, 8,4% en 2010, 8,7% en 2007) et que les prévisions sont depuis 2 ans surévaluées (190 265 prévues en 2012 pour 167 612 réalisées, c’est à dire 23 000 heures de moins ; 189 761 prévues en 2011 pour 172 035 réalisées) II - Des évolutions différentes selon les catégories de formation : Il s’agit de la répartition entre catégorie I, les formations d’adaptation du salarié au poste de travail, et les formations de catégorie II, ayant pour finalité de développer les compétences des salariés. Ce sont ces dernières qui préparent l’avenir et permettent au salarié de maintenir son employabilité tout au long de sa carrière. Les premières, les actions d’adaptation du salarié à son poste de travail, sont sensiblement inférieures au prévisionnel de 30 000 heures (156 540 heures prévues pour 121 524 heures réalisées. France Telecom explique cette sous consommation par des retards dans le lancement des produits et services. On sait aussi que les formations sont très souvent plus courtes que prévues, parfois à l’initiative des responsables formation qui dépouillent le contenu de parties redondantes, parfois aussi sur la demande des DUO qui préfèrent voir les salariés face au client. Les formations de catégorie II, ayant pour finalité de développer les compétences des salariés, ont été supérieures en volume à ce qui était prévu (46 087 heures consommées, 33 725 prévues). Cela représente même une augmentation de 10% du volume de ces formations par rapport à l’année précédente. III Les ambitions affichées pour le budget 2012 Le projet de plan de formation qui a été présenté au CE en septembre 2011 affichait une dizaine de page d’orientations et de priorités, tant pour le Groupe, que pour Orange France, ainsi que des ambitions spécifiques pour la Direction Orange Normandie Centre. Il est donc normal de vérifier, un an et demi plus tard, ce qui reste de ces bonnes intentions. Le résultat est évidemment contrasté. On peut considérer que certaines ambitions sont plutôt des succès Trois exemples : - l’ambition « permettre un accès à la formation pour tous en fonction des besoins de chacun » : le taux d’accès à la formation de 87% reste excellent (même s’il est inférieur à l’objectif de 90%). Ceci dit cela ne doit pas occulter de réelles difficultés d’accès à la formation des TPS et de certains mandatés. Les responsables formation reconnaissent que comme l’organisation des sessions ne peut se faire par convocation unilatérale mais par accord entre les parties, ils sont tentés de ne rien faire. Quant aux managers, il faut citer ce manager qui envoie un mail à un élu (un élu de la Commission Formation) pour lui expliquer pourquoi il lui refuse son inscription : « Je dois m’assurer du retour sur investissement d’une formation aussi longue ». Et ce genre d’éviction ne doit pas concerner que des membres de la Commission. - deuxième ambition, la formation sur la prévention des risques psycho-sociaux du travail : 5 520 heures ont été dispensées dans le cadre de l’action « améliorer le bien-être et préserver la santé au travail » ; 351 salariés, managers, préventeurs, médecins, assistantes,… ont été formés et une formation "gestion des situations difficiles » pour les conseillers, vendeurs et techniciens en relation client - Enfin dernier exemple, le développement du tutorat et la formation par des acteurs internes. Il y a eu 82 nouveaux tuteurs formés, 1 certification tuteur demandée et réussie, 2 autres en cours. - Mais certaines ambitions n’ont pas été tenues Trois exemples d’ambitions non tenues : - Premier exemple, l’ambition de dispenser « 39 heures de formation en moyenne par salarié ». Le réalisé est de 34h, c’est la première fois qu’il y a un tel écart entre le prévu et le réalisé. - Deuxième exemple, la DO affirmait que « La systématisation des formations pour les nouveaux arrivants est une priorité » et « Tous les nouveaux arrivants seront accueillis et formés ». En 2012 près de 30 000 heures étaient prévues pour la formation des nouveaux arrivants (29 664 h), mais moins de 25000 heures réalisées (24 656 h). Ce déficit s’était déjà produit en 2011 avec 30 000 h prévues pour 24 000 réalisées. Quand on regarde plus en détail, on constate la diminution des durées des formations. En 2011 il y a eu 23 600 heures pour 328 nouveaux arrivants, soit 72 heures par salarié ; en 2012 24656 réalisées pour 440 nouveaux soit 56 heures. -Enfin, dernier exemple, l’ambition 2012 était de « de favoriser et d’encourager les démarches des salarié(e)s dans le cadre du DIF ». En réalité plus de 12 000 heures (12 278 h) étaient prévues, mais seules 7500 (7533h) ont été utilisées. En fait, par rapport à 2011, c’est une division par deux du réalisé (11 194h de DIF en 2011).Le nombre de bénéficiaire chute, de 720 à 425 bénéficiaires. En conclusion, ce qu’il faut retenir de ce bilan de la formation en 2012 : - un montant considérable - des actions de développement des compétences qui ne sont pas lésées - un DIF en état de déliquescence (466 demandes exprimées, 425 acceptées mais 762 demandes acceptées en 2011). La CFE-CGC/Unsa s’inquiète sur l’état des compteurs des heures DIF et du pourcentage des salariés qui ont atteint leur maximum d’heures DIF et qui n’ont toujours rien utilisé ? Tout laisse à croire que cette baisse est l’impact qui fait suite au dépoussiérage opéré fin 2012 sur la liste des DIF qui a été réduite et simplifiée. Nous constaterons aussi qu’il faut prendre souvent sur son temps personnel pour effectuer une DIF. - l’absence d’évaluation qualitative permettant des actions d’améliorations - des prévisions fortement surestimées - de nombreuses ambitions non tenues Vote du CE : Pour : 1 CGC Contre 13 les autres Abstention