L’affaire Doliprane est l’occasion d’une prise de conscience : l'Etat doit demeurer un acteur central de l'industrie - Tribune de Sébastien Crozier - Marianne
Rédigé par Arnaud FAGES le . Publié dans Nos Tribunes.
L’affaire Doliprane est l’occasion d’une prise de conscience : l'Etat doit demeurer un acteur central de l'industrie
Orange , au travers de la filiale Orange Marine, en est la première victime.
Au moment où l’État abandonnait Doliprane, l’Agence des participations de l’État (APE) faisait l’acquisition de 80 % d’ASN (Alcatel Submarines Network), leader des câbles sous-marins pour quelques dizaines de millions d’euros, sans qu’Orange, l’autre leader mondial au travers de la filiale Orange Marine, n’y soit associé.
Afin de pallier aux lacunes opérationnelles et au manque cruel de préparation, l’Etat doit absolument définir une véritable stratégie de souveraineté industrielle.
La réponse aux enjeux de protection des intérêts nationaux passe par un renforcement de l’action de l’Etat, notamment par la création d’un droit de préemption lui permettant de racheter des entreprises stratégiques en priorité.
Une révision des outils existants, notamment le renforcement du décret Florange/Montebourg, pour mieux contrôler et investir dans les secteurs stratégiques s’impose.
Suivant les mêmes principes que ceux des modèles norvégiens ou chinois, la constitution d’un grand fonds souverain s’appuyant sur BpiFrance et la Caisse des dépôts permettrait à l’Etat de se doter d’un véritable outil de défense.
l'État doit jouer un rôle central et proactif dans la défense des intérêts économiques nationaux.
La politique industrielle requiert une vision de long terme, des stratégies appliquées avec constance et cohérence entre les différentes filières industrielles.
Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange, revient sur l’affaire Doliprane et la prise de conscience qui doit en émaner : l’état doit demeurer un acteur central de l’industrie.