Diviser pour mieux régner, le retour des bœufs carotte

Depuis plusieurs mois, la CFE-CGC Orange constate une forte dégradation des conditions de travail dans lesquelles ses représentants exercent leurs mandats syndicaux. En particulier, ces dernières semaines ont fait l’objet d’actes de violence verbale, d’intimidation et de pression, ainsi que de discrimination syndicale à leur égard. Cette situation nuit gravement à leur capacité à exercer leurs missions syndicales au sein d’un environnement respectueux et serein.

Un nouveau seuil vient d’être franchi. En effet, lors de l’élection des membres du Conseil de Surveillance du FCPE Orange Actions (du 19/11 matin au 21/11 midi), une campagne de dénigrement a été orchestrée envers notre Organisation Syndicale. Des tracts anonymes contenant des informations erronées sur nos Dirigeants syndicaux et sur d’anciens Dirigeants du Groupe Orange (Stéphane RICHARD, Bruno METTLING, Mario FIGUEROA) ont circulé sur de nombreux sites, portant ainsi atteinte à l'intégrité de chacun.

Après l’élection, plutôt qu’une proclamation des résultats, une « personne » a envoyé le 22 novembre au matin aux salariés du Groupe Orange en France un courrier électronique officiel faisant preuve d’une partialité flagrante et d’une prise de position non dissimulée à l’encontre de la CFE-CGC Orange. Cette personne, qui nous n’en doutons pas fait partie de l’actuelle Direction du Groupe Orange, a porté des accusations sur la probité des militants de la CFE-CGC, ceci sans la moindre preuve, sans aucun élément concret pour corroborer ses allégations.

Cette personne, tellement empressée à envoyer toute sa sympathie aux électeurs, a oublié de signer son message … un oubli très certainement volontaire laissant à penser à un acte déraisonné réalisé avec une lâcheté certaine. Les lecteurs de cette lettre anonyme ont ainsi eu tout le loisir de se faire une opinion sur son auteur. La justice rendra raison à ce type d’écrit et redonnera une place méritée à un dialogue social qui n'en a plus aujourd’hui que le nom pour défendre ses valeurs. Nous pouvons simplement nous questionner sur la place réellement occupée par cette personne pseudo-anonyme au sein du Groupe Orange où le mot « loyauté » porte un sens que certains n’ont pas suffisamment partagé avec les salariés qui, rappelons-le une nouvelle fois, font la richesse de notre entreprise.

Dans la continuité de ce climat délétère, au sein de plusieurs instances CSE, des élus ont fait l’objet de déclarations préalables accusatoires, exacerbant ainsi un climat de défiance et de méfiance, ceci sous le regard totalement passif des représentants de la Direction.

En ce moment même, plusieurs de nos élus font l’objet d’une enquête HSVT. Harcèlement, Sexisme, Violences au Travail, les termes sont forts au regard du rôle que chaque élu d’instance a le devoir d’assurer. Surtout lorsque ce sont des échanges d’opinions tenus lors de séances CSE qui sont mis en cause. Dès lors que la Direction d’Orange diligente une enquête, nous ne pouvons que constater par ailleurs que les cabinets auxquels elle a recours, tel le cabinet Nayan ou le cabinet AW Conseil (pour ne citer que ceux-là), réalisent leur mission à charge, avec partialité, sans suffisamment d’éléments factuels, sans le respect d’un débat contradictoire.

Les dires obtenus sont ainsi sélectionnés et triés sans transparence, puis utilisés dans le seul but de sanctionner lors des Commissions disciplinaires. Il ne s’agit vraisemblablement pas de dérives de fonctionnement de ces professionnels mais bien d’une volonté de déformer des éléments de langage, des verbatims afin de produire un rapport dans une version « partiale » … pour ne pas dire de façon familière « bœuf-carottes » ! Et les conséquences en deviennent gravissimes puisque certains de nos élus font actuellement l’objet d’une procédure de licenciement. Nous constatons avec indignation que la Direction vient ainsi de franchir la ligne rouge du dialogue social en bafouant la liberté d’expression syndicale. Aujourd’hui, ce sont des élus et mandatés CFE-CGC Orange qui sont pris pour cible.

Qui seront les prochains ? Dès lors que la ligne rouge est franchie, tout militant syndical peut devenir une prochaine cible à licencier. Mais museler ou neutraliser les lanceurs d’alerte ne résoudra en aucun cas l’impasse dans laquelle se trouve notre entreprise à ce jour : le déni d’un dialogue social loyal et sincère.

Alors que le procès Lombard / Wenès attend son verdict en Cassation (décision attendue le 21/01 prochain) et qu’une crise sociale est de retour au sein de notre entreprise, nos élus sont mis en situation de souffrance. Cette ligne rouge, que certains Dirigeants viennent de dépasser, empêche désormais nos mandatés d’accompagner et de protéger correctement les salariés.

Ces méthodes d’intimidation répétées, qu’elles proviennent de la Direction ou d’autres Organisations Syndicales, ont un impact direct et excessivement néfaste sur la santé de nos mandatés, contribuant à une aggravation significative des risques psychosociaux. Nombre de nos élus n’osent ainsi plus s’exprimer librement ou exercer leurs fonctions efficacement par crainte de représailles liées à des divergences de revendications. Serait-ce la volonté de la Direction d’Orange d'avoir des Organisations Syndicales dévouées et obéissantes ?

Ces pratiques enfreignent les principes fondamentaux du dialogue social et ne sont pas acceptables. Nous vous alertons sur l’urgence de la situation, d’autant plus que la période actuelle de fortes restructurations est marquée par une nouvelle augmentation du nombre de suicides parmi les salariés. En parallèle de cette déclaration, nous allons naturellement faire part de ces préoccupations à l’Inspection du Travail et au Ministère du Travail afin que cette situation gravissime soit portée à la connaissance des autorités compétentes.

En conséquence, nous demandons qu’une réaction immédiate soit mise en œuvre pour mettre fin à ces états de fait intolérables. Nous souhaitons en particulier :

  • l’arrêt immédiat desenquêtes injustifiéeset ciblées contre nos mandatés,
  • l’arrêt immédiat de toute procédure de licenciement ciblée contre nos mandatés dès lors qu’ils sont mis en cause dans l’exercice de leurs mandats,
  • la mise en place d’uneenquête indépendantesur les conditions d’exercice des mandats syndicaux au sein de l’entreprise,
  • l’adoption demesures concrètespour prévenir les risques psychosociaux et restaurer un climat de travail respectueux et serein.

Et nous nous permettons de rappeler à votre attention les articles suivants du code du travail :

  • article L2141-1 qui garantit laliberté d’expression syndicaleet protège les mandatés syndicaux contre les représailles.
  • articles L2314-1 à L2314-12 qui précisent le rôle et la protection desreprésentants du personneldans les comités sociaux et économiques, y compris contre les actes de harcèlement ou d’intimidation.
  • article L1222-1 qui prévient toute forme depressionabusive sur les salariés, y compris dans le cadre des mandats syndicaux, et impose un environnement de travail respectueux.
  • article L1152-1 qui interdit leharcèlement moral, y compris à l’encontre des élus syndicaux, et permet de saisir l’inspection du travail en cas de litige.
  • article L4121-1 qui impose à l’employeur uneobligation de sécuritévis-à-vis des conditions de travail, incluant la prévention des risques psychosociaux.

En conclusion, nous vous demandons aujourd’hui d’agir pour garantir au sein d’Orange les principes de liberté d’expression syndicale et de protection des représentants syndicaux en mettant fin aux intimidations, aux enquêtes injustifiées et aux procédures de licenciement en cours. Nous réclamons également la mise en place de mesures concrètes pour préserver la santé de tous les salariés, y compris celle des élus et mandatés syndicaux. Les pratiques dénoncées dans cette déclaration ne peuvent pas rester impunies et la CFE-CGC Orange utilisera tous les moyens nécessaires pour les faire cesser.

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