Cession de 0,56% du capital aux salariés
Rédigé par Frédérique Limido le . Publié dans Participation, Intéressement et Actionnariat.
Position du 13 décembre 2007 de la CFE-CGC au sein de l’UES France Télécom-Orange
France Télécom continue d’être la vache à lait de l’Etat !
La loi de privatisation prévoit que lors de chaque cession de capital par l’Etat celui-ci doit en réserver 10% pour les salariés. L’arrêté du 26 juin 2007 fixait le prix et les modalités de cession des 5% d’actions (130 millions d’actions) de France Télécom par l’Etat aux investisseurs à 20,40 €.
L’Etat devait donc céder 14,4 millions d’actions de France Télécom aux salariés (0,56% du capital) pour un prix compris entre les 20,40 € et 16,32 € (le prix de cession -20%) comme le prévoit la loi de privatisation.
Quel prix de vente a été choisi ? 20,39 €.
Pourquoi un prix aussi peu attractif contrairement aux offres précédentes ?
L’Etat entend encaisser le maximum des salariés (300 millions d’euros). Pour rendre l’offre alléchante et être certain de la réussite de l’opération, la Direction met un place un système complexe d’abondement et de mécanisme d’effet de levier (Orange Success) avec un coût très élevé (près de 120 millions d’euros à la charge de l’entreprise). En réalité c’est une nouvelle fois l’entreprise qui contribue aux rentrées financières de l’Etat.
Pour mémoire, le taux de participation des salariés à ces offres ne cesse de baisser (70% en 1997, 46% en 1998, 27% en 2004 et seulement 13% en 2005), preuve de la perte de confiance dans la Direction de l’entreprise. Pour pallier à la diminution du nombre de souscripteurs, cette fois ci, les actions sont proposés par l’Etat Français aux salariés étrangers !
Notons que le bénéfice de l’abondement maximal (4 322 €) est réservé seulement à ceux qui ont la capacité d’épargner plus de 6 500 €.
Au printemps dernier, l’entreprise avait proposé 12,5 millions d’actions à un millier de cadres dirigeants au prix de 21,60 €. A la différence que ces derniers n’avaient aucune somme à débourser puisqu’il s’agissait de stock-options !
Les salariés sont actuellement les deuxièmes actionnaires officiels (3,23%) derrière un Etat qui se désengage régulièrement et qui se désengagera demain de nouveau.
Les actions des salariés sont détenues au travers de l’épargne salariale. En réalité, les Conseils de Surveillance qui la gèrent sont aux mains de la Direction. La Direction dispose de 50% des sièges. Les 6 autres syndicats à part égale des autres 50%. La CFDT votant toujours avec la Direction, ces Conseils ne sont qu’une chambre d’enregistrement.
En tout état de cause, un bien faible rempart pour une entreprise dans un secteur où la concentration est le mot d’ordre et où la capitalisation de France Télécom est faible. La capitalisation de France Télécom est près de moitié inférieure à celle de Telefonica (65 milliards contre 110). De nombreux prédateurs rodent. Orascom a fait part publiquement de son intérêt pour une participation au capital de France Télécom.
La CFE-CGC rappelle ses demandes :
- le maintien de la participation de l’Etat,
- l’arrêt de la politique de distribution extravagante de dividendes qui affaiblit sa capacité d’investissement et sa capitalisation,
- la constitution d’un véritable actionnariat salarié grâce à l’attribution sans conditions d’actions à tous les personnels,
- mise en place de Conseil de surveillance réellement aux mains des salariés,
- abandon du système de distribution stocks options réservé à une petite élite.
Contacts :
- Sébastien CROZIER, Président (06 86 27 32 72)
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- Maxence D’Eprémesnil, Elu CFE-CGC au CCUES (01 45 29 65 13)
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