Réquisition ou mobilisation ?
Rédigé par Jacques HERBAUT le . Publié dans Logement.
En 2001 l'INSEE recensait 1 977 000 logements vacants... et 2 304 000 en 2011 !
Soit une progression de plus de 16,5 %. Pourquoi avoir aidé la construction de milliers de logements par des dispositifs de défiscalisation alors que cette ressource n'est toujours pas utilisée ? Il y a actuellement deux freins ma- jeurs. Le premier est d'ordre économique.
La majorité des petits propriétaires de ces logements ne peut faire face au coût des travaux de rénovations réglementaires. Et beaucoup ignorent les dispositifs d'aides
dont ils pourraient bénéficier.
Comment les accompagner ?
Par la mise en place d'une fiscalité écologique avec une part dédiée au logement et l'instauration d'un droit au bail alimentant un fonds spécifique au financement des rénovations. Taxer aussi les immeubles de bureaux vacants, là où la spéculation d'une minorité accentue la pression sur le logement. Enfin, organiser un guichet unique dédié au logement afin que chaque propriétaire ou locataire puisse s'informer. Le second frein est sociétal.
Comment rassurer ces petits propriétaires ?
Ceux-ci craignent des « mauvais» locataires et des lois qui, selon eux, protégeraient plus les locataires que les propriétaires ? En les orientant vers l'assurance c'est à dire la Garantie du risque locatif (GRL) mise en place par les partenaires sociaux. Celle-ci prend en chargeles impayés de loyer, couvre les frais de remise en état du logement au départ d'un locataire qui l'aurait dégradé et accompagne le propriétaire en cas de procédure juridique. Pour être efficace, elle devrait être transformée en Garantie locative obligatoire pour tous (GLOT), comme le propose la CFE-CGC ! À l'image de l'assurance dégâts des eaux et incendie pour le locataire. L'État n'a plus à tergiverser : il faut légiférer pour lever ces deux freins !
(Article de Diego Alarcon dans « Le + syndical » CFE-CGC)