Enquête stress : nos conclusions
Rédigé par Hélène MARCY le . Publié dans Conditions de Travail et Santé.
Une stratégie et des méthodes qui continuent de dégrader les conditions de travail et la santé des personnels
Sans conteste, la situation a progressé depuis la crise sociale de 2009, très largement d’ailleurs en raison du contrat social de 2010 et des embauches associées, qui ont donné une bouffée d’oxygène aux personnels d’Orange.
Cependant, la situation réelle est très contrastée selon les services, et beaucoup moins riante que ne le laisse croire la communication de la Direction. La baisse drastique des effectifs qui se poursuit démontre à elle seule une stratégie essentiellement focalisée sur l’augmentation du profit à court terme pour les actionnaires, au détriment des personnels, de leur santé, et de la qualité du travail.
En dépit d’alertes répétées par les représentants du personnel, dont les CHSCT, les médecins du travail, et les résultats explicites d’études qui se multiplient pour conforter les mêmes analyses, la Direction reste dans le déni.
Les réorganisations prévues ou prévisibles qui stressent les personnels, avec à la clef une réduction systématique des effectifs et une polyvalence accrue pour ceux qui restent, ont d’abord pour objectif, avoué dans les présentations de résultats, de faire baisser la masse salariale.
La pression sur les objectifs de production qui empêche toute prise de recul pour réfléchir sur « comment mieux travailler ensemble », et laisse à peine le temps aux équipiers de se former est, elle aussi, définie par les objectifs « business » de court terme.
La « digitalisation » à marche forcée, qui s’accompagne d’une fermeture accélérée des points de vente physiques, et l’extension des open-spaces, présentés comme des « progrès inéluctables » voire, comble d’hypocrisie, comme « favorisant les échanges entre les salariés », sont d’abord des moyens pour comprimer les coûts.
Tout laisse à penser que l’entreprise est exclusivement pilotée par les financiers, à rebours de la communication développée dans les médias, voire en déloyauté avec les orientations affirmées par l’actuel PDG de l’entreprise.
Quelles suites pour cette enquête ?
Une restitution doit être présentée dans chaque CHSCT, avec les informations spécifiques à leurs périmètres respectifs, pour leur permettre d’engager des plans d’action locaux. Les militants CFE-CGC s’y impliqueront tout particulièrement.
Quant à la Direction, le plan d’action national qu’elle proposera (ou pas) sera l’occasion pour elle de démontrer sa cohérence entre les discours et les actes.
Les résultats de l’enquête confirment nos constats sur le terrain, et confortent la CFE-CGC Orange dans ses revendications : il faut réduire la complexité et des contrôles pour alléger la charge sur les personnels, et rééquilibrer les forces de l’entreprise, en renforçant prioritairement les équipes qui sont face aux clients.