Renforcer le programme « re » d’Orange

Lancé en 2020, le programme re doit contribuer à la baisse de notre empreinte carbone sur le scope 3* (l’objectif est de -14% en 2025 versus 2018), notamment en cherchant à allonger la durée de vie des terminaux et à optimiser leur collecte.

Les Directives européennes, dont plusieurs concernent les produits électroniques et l’économie circulaire, promeuvent la durabilité et la recyclabilité des produits high-tech. Ce sont autant de points d’appui pour travailler sur nos offres, en relation avec tous les acteurs de la filière.

Recyclage

Mieux vaut recycler que jeter. Cependant, les minerais présents sous forme d’alliages dans les téléphones sont souvent indifférenciables, ce qui rend leur recyclage difficile. Traités par les Ateliers du Bocage, les téléphones collectés par Orange sont triés pour être soit reconditionnés après effacement des données puis envoyés dans les pays émergents pour réemploi, soit recyclés.

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(*) scope 3 : émissions indirectes qui correspondent aux activités en amont et en aval des activités de l’entreprise (par exemple, en amont, les achats de produits et de services, les déchets produits, les transports de marchandises, les déplacements professionnels et en aval, les investissements, l’utilisation des produits vendus et leur élimination chez le consommateur, les déchets d’activités, le transport de marchandises aval…).

Moins jeter plutôt que mieux jeter

Les telcos peuvent s’appuyer sur plusieurs leviers pour limiter l’empreinte environnementale des téléphones mobiles :  

• Contribuer aux discussions interprofessionnelles avec les fabricants de terminaux, pour qu’eux-mêmes améliorent la recyclabilité et la réparabilité de leurs produits (Orange participe au consortium Joint Alliance for CSR).
• S’associer à des réflexions multi-partenaires sur le développement d’une filière de collecte et de démantèlement pour créer un marché de pièces d’occasions alimentant la filière de la réparation et investir dans des techniques de recyclage plus efficaces des composants et matériaux.
• Développer les offres de réparation et de reconditionnement pour que les terminaux soient utilisés plus longtemps.

Reconditionné

Dans son Rapport Annuel Intégré de 2022, Orange vise un objectif de 10% de nos ventes de terminaux mobiles en reconditionné (dans ses 8 pays européens) d’ici à 2025. Nous n’en sommes actuellement qu’à 1,8% des ventes (p. 93 du rapport) : il est donc nécessaire d’accélérer pour atteindre l’objectif.

Développer l’offre de mobiles reconditionnés, sans en faire une caution à la surconsommation

Quelques dizaines de mobiles reconditionnés sont proposés sur la boutique en ligne Orange, contre plus de 90 modèles neufs. Il est sans doute possible de faire mieux :   

• Mettre davantage en avant les offres de terminaux reconditionnés, en ligne comme dans les boutiques physiques.
• Élargir le nombre et la gamme des terminaux reconditionnés, afin qu’elle réponde aux besoins d’un plus grand nombre de clients, en termes de prix comme de fonctionnalités.
• Promouvoir plus fortement les bénéfices du reconditionné en termes d’impact écologique des smartphones, en parallèle des garanties et des services proposés par Orange sur les terminaux reconditionnés.
• Contribuer au développement de la filière de collecte et de reconditionnement en France et en Europe (cf. § Reprise).
• Diminuer voire supprimer les subventions sur les terminaux neufs, quitte à les remplacer par des services dédiés à l’allongement de la durée de vie du téléphone (cf. § Réparation).

Réparation

Prolonger la durée de vie de son smartphone en le réparant, c’est améliorer considérablement son bilan environnemental. Pourtant, l’Ademe indique que seulement 14% des Français tentent une réparation si leur appareil a un problème.

L’évolution de la législation encourage l’occasion et la réparation :

• L’indice de réparabilité est obligatoire sur les smartphones depuis début 2021. Lors de l’achat, le consommateur doit bénéficier d’une information sur la disponibilité des pièces détachées, qui doivent être mises à disposition sous 15 jours ouvrables par le fabricant, le vendeur ou le réparateur.
• La garantie légale de 2 ans s’applique aux objets d’occasion vendus par des professionnels.
• Au-delà de la garantie légale, le bonus réparation, qui s’applique aux smartphones, permet d’obtenir une réduction forfaitaire directement appliquée sur la facture de la réparation effectuée chez un réparateur labellisé… ce qui ne semble pas être le cas d’Orange actuellement.

Orange prend en charge la réparation des mobiles, qu’ils aient ou non été achetés chez Orange, avec une garantie d’un an sur la réparation.

Développer un modèle d’affaires autour de la réparation 

Quelques axes de réflexion :

• Favoriser la vente de téléphone à haut indice de réparabilité, notamment les modèles de la marque Fairphone, qui axe sa stratégie sur la facilité de réparation de ses smartphones.
• Permettre aux réparations effectuées via le réseau Orange de bénéficier du bonus réparation.
• Développer au maximum la réparation sur place par des techniciens Orange, notamment pour réduire la durée d’indisponibilité du terminal.
• Envisager, pour les particuliers comme les professionnels, des contrats de services associés à la vente ou à la location de smartphones pour en étendre la durée de vie à 5 ans et au-delà, incluant par exemple : accessoires de protection, forfait de réparations, diagnostic / révision annuels, protection contre les virus, spams et appels indésirables…
• Étudier un système de récompense à la conservation du terminal, pour développer sa durée de vie.

Reprise

L’offre s’applique pour les terminaux vendus ou non par Orange, avec un prix de reprise défini selon plusieurs critères :  la marque, le modèle, la capacité et l’état global du terminal. Elle prend la forme d’une remise en caisse ou d’un bon d’achat valable 2 mois sur des produits et services de la boutique. La reprise peut s’accompagner d’un bonus pour l’achat d’un nouveau téléphone, qui peut être un terminal reconditionné. Les terminaux collectés sont ensuite reconditionnés ou recyclés.

Développer la reprise en vue du reconditionnement

Comme on le comprend dans l’étude Sofies-Bio Innovation Services citée plus loin, la collecte est insuffisante pour servir les besoins du marché français en terminaux reconditionnés. Il est donc nécessaire d’explorer les leviers permettant de la développer :

• Se fixer des objectifs de reprise élevés, en lien avec la croissance du marché du reconditionné (de l’ordre de 20% par an selon l’Arcep), en cherchant à développer plus particulièrement la reprise des mobiles les plus susceptibles d’être reconditionnés pour réutilisation.
• Élargir la gamme des terminaux repris pour que même des téléphones anciens mais encore en bon état puissent être repris et revalorisés.
• Développer la mise en avant de l’offre de reprise, pour faire sortir tous les téléphones inutilisés des tiroirs.

Développer et renforcer le programme « re », c’est contribuer à la réduction de la mise sur le marché de terminaux neufs. C’est une des clefs d’atteinte de nos objectifs sur le scope 3, qui permettra à Orange de démontrer son investissement dans la sobriété numérique. Nos analyses et propositions n’excluent évidemment aucune des réflexions en cours ou à mener pour concrétiser cette transformation, dans toutes les activités d’Orange.

=> Extrait de la Lettre Comprendre & Agir RSE #1/2024