un dividende à contresens - Les Echos
Rédigé par Arnaud Chancerelle le . Publié dans Dans les médias.
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Ce 17 juin, France Télécom met en paiement le solde de son dividende 2009 : 0,80 euro par action, soit 2,1 milliards d'euros. Après l'acompte versé en septembre dernier, cela porte à 3,7 milliards le débours. Ce n'est pas le plus gros du CAC 40, Total et GDF Suez font mieux.
Mais c'est l'un des plus généreux, à 125 % du bénéfice, et le plus rémunérateur, à près de 9 % de rendement aux cours actuels. Ce dividende occupe surtout dans le statut boursier de France Télécom, sa communication et jusqu'au coeur de son fonctionnement, une place sans équivalent dans une société française de cette taille.
Il repose sur l'engagement pris en 2006 par Didier Lombard, un an après son arrivée à la présidence, de « distribuer à ses actionnaires de 40 à 45 % de son cash-flow organique annuel ». Une formulation d'emblée étrange, car une politique de dividende s'exprime en proportion des bénéfices récurrents. Cette référence au flux de trésorerie se voulait au départ une preuve tangible du retour à la normale d'un opérateur qui avait failli mourir écrasé sous le poids de ses dettes.
Faute de lui avoir substitué une alternative convaincante, elle est petit à petit devenue un dogme pour l'extérieur, un diktat pour l'intérieur.
Depuis son arrivée à la direction générale, Stéphane Richard s'est attaqué à d'autres urgences : un traumatisme social à soigner, un état-major à rajeunir, un conflit extérieur en Egypte à régler, une stratégie dans les contenus à revisiter, etc.
Lors de l'assemblée des actionnaires, il a tourné sur le profil boursier de France Télécom une phrase assez alambiquée pour que l'on ne comprenne pas si la question du dividende était vraiment posée. Il faudra bien pourtant qu'elle le soit un jour, car la réponse n'a pas l'évidence qu'on lui prête, pour deux grandes raisons. ....