Rédigé par Arnaud Chancerelle le . Publié dans Dans les médias.
Cinq suicides en moins de deux semaines : la série noire continue.
La direction veut lutter contre le stress et la souffrance au travail. Mais les mesures mises en place tardent à produire leurs effets(…).
( …)Pour Sébastien Crozier, délégué CFE-CGC-Unsa du groupe, « la situation évolue dans le bon sens depuis quelques mois. Mais l'entreprise est si énorme que ces mesures n'ont pas encore produit leurs effets. Cela prendra encore beaucoup de temps. »
En juillet, le nouveau directeur a reconnu le suicide d'un salarié comme accident du travail. Un «geste » qui interpelle : outre les fragilités individuelles de chacun, y a-t-il un lien entre l'acte et les conditions de travail ?(...)
(…) Nombreux sont ainsi les salariés du groupe qui se disent « humiliés », voire « infantilisés ».
Comment expliquer de telles techniques d'encadrement ? France Télécom, ancien fleuron du service public, s'est longtemps enorgueillie d'être l'entreprise qui a fait entrer le téléphone dans tous les foyers.
« Les salariés étaient fiers d'y travailler", rappelle le syndicaliste Sébastien Crozier.( …)
( …)Pour garder leur emploi, ingénieurs et techniciens doivent se reconvertir en agents commerciaux dans de gigantesques « plateaux d'appels», où ils peuvent changer de poste du jour au lendemain.
Pour le sociologue du travail Guy Friedmann : « Les relations humaines à l'intérieur du groupe se trouvent ainsi fragilisées. Cette réorganisation du travail a causé beaucoup de souffrance.»
Soucieuse de tourner la page, la direction promeut un nouveau contrat social. Qui prévoit d'investir 900 millions d'euros par an dans la formation, pour de meilleures relations de travail. L'intention est louable. Les salariés attendent la traduction de ces annonces dans les faits.
