Good work good health, les bonnes petites recettes !
Rédigé par Francis Hamy le . Publié dans Conditions de Travail et Santé.
L'association des opérateurs européens des telecoms et l'UNI europa un des syndicats européens dont font partie la CFDT, la CGT (pour partie), FO et d'autres syndicats d'Europe viennent de sortir une plaquette. Celle-ci présente des (dites) bonnes pratiques, à appliquer dans ces entreprises, le tout sous financement européen.
Ce projet avait démarré il y a deux ans. Bien entendu la direction de France Telecom était largement de la partie, pour ses bons conseils et l'exemple de sa politique managériale..
Qu'est-ce qu'on y trouve ?
Des recettes plus ou moins évidentes, souvent assez bidon en tout cas pour régler les problèmes des risques psychosociaux chez ces opérateurs. Toutes ces pratiques ont été glanées justement dans ces entreprises.
Le principe était : on oublie les problèmes, on garde que les idées positives (souvent simplistes)
- Par exemple : si vous vous sentez stressé, analysez-vous d'abord : dormez-vous bien ? Il faut bien dormir. Mangez-vous bien ? Il faut manger équilibré..
L'aspect structurant de la prévention des risques comme la (vraie) prévention primaire : il faut supprimer le problème à la source, souvent dans l'organisation du travail.
Tout cela est passé à la poubelle, oublié.
Vers un droit mou partout
On est une nouvelle fois après la responsabilité sociale d'entreprise (vidée de son sens), la soi-disant éthique d'entreprise, dans un droit mou qui n'engage personne et surtout pas les dirigeants. On n'y traite que l'individu et sa supposée fragilité - mais jamais le collectif, jamais l'organisation ne sont remises en cause.
Qui soutient cela ?
Evidemment les dirigeants des opérateurs. La direction de France Telecom était bien représentée, la CFDT aussi.
Danger ?
Oui, ce guide ferait presque oublier l'accord européen sur le stress de 2004, que la France a mis des années à transposer, car le patronat n'en voulait pas. Dans cet accord l'organisation du travail était mise en avant comme potentiellement pathogène, il faut donc la faire évoluer. Dans ce guide c'est oublié. Le mot d'ordre y est : higher productivity, pour ne pas dire la productivité maximale est recherchée.