Le mot du Président
Rédigé par Sébastien Crozier le . Publié dans Présentation du Syndicat.
A quoi sert un syndicat ?
Depuis 1884*, la loi française prévoit que le personnel d'une entreprise a la possibilité d'avoir des représentants, et reconnait leur organisation en syndicats.
Les représentants élus du personnel assurent la défense de proximité du personnel,surveillent les réorganisations proposées par la direction au travers des comités d'entreprise (CE). Les délégués syndicaux négocient les accords collectifs imposés par le législateur ou issus de la volonté des partenaires sociaux, les délégués du personnel remontent les réclamations et font respecter le droit et les accords ou usages, les CHSCT s'occupent des conditions de travail et de la sécurité, de l'hygiène et de la santé des salariés.
Ces dernières années, de multiples dérives préjudiciables au personnel se sont multipliées dans les syndicats :
- Le caractère institutionnalisé de leurs représentants et des dispositions qui visent à les protéger a fait des syndicats une sorte de caste qui bien souvent défend plus ses propres intérêts que ceux du personnel.
- L'enfermement dans un discours démagogique peu soucieux des réalités économiques et opérationnelles de l'entreprise décrédibilisent leurs revendications.
- Le repli sur le seul périmètre social de l'entreprise, celui de leurs électeurs, sans prendre en compte des paramètres externes tels que les textes législatifs nationaux et européens ou l'idéologie néolibérale de la mondialisation, limite l'efficacité de leur contribution aux évolutions de la société susceptibles d'améliorer la condition des personnels d'entreprises.
Des militants (vraiment) au service de l’intérêt collectif
Quelle est alors la place des vrais militants, qui veulent s’engager dans la défense de l’intérêt collectif : celui du personnel dans son ensemble, mais aussi celui des clients dont la fidélité conditionne la pérennité de l’entreprise ?
Nous sommes persuadés que chaque collaborateur peut contribuer au changement et à la défense de cet intérêt collectif. Désormais, les directions d’entreprises ne sont plus qu’aux ordres des actionnaires, et, à Orange, d’un État peu conscient ou peu intéressé par le développement à long terme de notre entreprise. Les personnels, et donc les organisations syndicales, ont dès lors un rôle prépondérant à jouer. Si la présence dans les instances de représentation du personnel apparaît comme la première mission des syndicats, il en existe trois autres, souvent oubliées :
- la gestion des Activités Sociales et Culturelles (dont la restauration) dévolue aux Comités d’Entreprises, et qui peuvent représenter 6 à 8% du pouvoir d’achat des personnels de notre entreprise,
- la cogestion de la mutuelle prise en charge partiellement par l’entreprise,
- la participation à la gouvernance de l’épargne salariale.
Dans ces trois domaines, la CFE-CGC a développé des propositions originales que vous pourrez découvrir dans ce document :
- Le Tableau Magique qu’elle a développé pour gérer les Activités Sociales et Culturelles s’inscrit en rupture de pratiques intrusives (quotient familial…) qui n’ont plus lieu d’être compte tenu des évolutions sociologiques.
- Sa contribution à la création de l’ADEAS (Association pour la Défense de l’Épargne et de l’Actionnariat Salariés) a été un élément essentiel à la prise de conscience du poids que représente le personnel dans l’actionnariat du Groupe Orange.
- L’action pour obtenir l’extension de la mutuelle santé au personnel fonctionnaire...
Les travaux réalisés et les résultats obtenus dans ces domaines sont le fait de militants de valeur. Ils démontrent combien la contribution de chacun est nécessaire à l’édification d’outils comme à la propagation d’idées, à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise, pour infléchir des politiques injustes
et destructrices.
C’est cet engagement que nous proposons à l’ensemble du personnel de partager au travers de notre organisation.
L’union fait la force : un vieux principe… toujours efficace !
L’histoire de la CFE-CGC dans le Groupe Orange apparaît atypique et peut interroger. Son fil conducteur est simple : toujours unir et se renforcer grâce à l’adhésion, à l’élargissement et au développement d’un collectif diversifié.
C’est pour cela que la CFE-CGC, défend tant le personnel non-cadre que le personnel cadre, les fonctionnaires que les salariés de droit privé, en maison mère comme en filiales.
Nous avons su travailler en commun, notamment pour créer l’Observatoire du Stress et des Mobilités Forcées. Nous avons proposé cette initiative à toutes les organisations syndicales. SUD a répondu présent. L’Observatoire du Stress a joué un rôle déterminant dans la dénonciation de la politique mortifère de la direction Lombard, et dans le changement de direction de l’entreprise.
Lorsque la situation l’exige et tant que nos valeurs sont partagées, nous n’hésitons pas à travailler ensemble avec d’autres acteurs dans l’intérêt du personnel.
Voilà notre chemin : volonté de renouveau, volonté de changement, volonté d’unité, pour permettre au personnel d’être mieux représenté et mieux défendu.
Notre entreprise est un acteur majeur de l’économie française, mais aussi des télécommunications. Son métier est porteur de valeurs positives : créer du lien social, permettre la diffusion de la connaissance et de la culture aux citoyens, contribuer à leur sécurité au quotidien comme à la sauvegarde des vies lors des crises exceptionnelles.
C’est grâce à la contribution de chacun et de tous qu’il sera possible de remettre ces valeurs au premier plan, de contribuer activement à l’émergence d’un projet d’entreprise plus respectueux de l’humain, et porteur d’adhésion tant pour les personnels que pour les clients.
Sébastien Crozier
Président de la CFE-CGC Orange
Pour en savoir plus, télécharger la version pdf du Livret d'engagement de la CFE-CGC Orange :
Livret CFE-CGC-Orange 2e-edition octobre2013.pdf
* http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi Waldeck-Rousseau (syndicats)