Crise sanitaire, fermeture de boutiques et PVC : suite à la réponse de Fabienne Dulac, la CFE-CGC interpelle Stéphane Richard
Rédigé par l'équipe RMN AD le . Publié dans Distribution.
La réponse de Fabienne DULAC CEO Orange France au courrier de la CFE-CGC Orange de février 2021 n'a pas manqué de nous surprendre eu égard aux positions officielles régulièrement prises par notre PDG et à ce qui a été mis en oeuvre pour nos collègues de la Générale de Téléphone (GDT) . Nous avons donc décidé d'interpeller directement Stéphane Richard afin de lui demander de reconsidérer des décisions prises sans aucune concertation avec les partenaires sociaux.
courrier_cfe-cgc_orange S_Richard-maintien_pvc_ad_def.pdfObjet : crise sanitaire et maintien de la Part Variable Commerciale en AD
Monsieur le Président Directeur Général,
Les décisions gouvernementales du 28 janvier dernier ont entrainé la fermeture de 126 boutiques soit 34% du réseau de distribution d’Orange SA. Les mesures mises en oeuvre par la Direction Orange France ont suscité l’incompréhension des 1 521 conseillers commerciaux et 245 managers impactés.
Les représentants de la CFE-CGC ont donc interpellé la Direction Orange France (lors de multilatérale du 8 février puis par courrier le 16 du même mois, en pièce jointe) pour que les personnels des boutiques fermées puissent conserver leur pouvoir d’achat, proposant ainsi : courrier CFECGC à F Dulac fermeture_des_boutiques_et_pvc_fevrier_2021.pdf
- leur transfert temporaire vers une autre activité, de l’entraide dans une boutique ou en télétravail, etc.
- le maintien de leur Part Variable Vendeur, même en inactivité, si aucune solution n’était trouvée.
Par courrier du 4 mars dernier, la Direction Orange France nous a opposé une fin de non-recevoir sur laquelle la CFE-CGC Orange s’interroge. courrier réponse_F Dulac Orange France 2021_03_03.pdf
En effet, Orange France invite les personnels à faire de l’entraide dans une autre boutique pour ne pas être impactés financièrement.
Non seulement cette solution n’est pas adaptée à tous, pour diverses raisons, (respect des règles sanitaires du nombre de personnes au m², augmentation d’un temps de route atteignant rapidement une heure de trajet en province, jeunes parents en boutique qui ne peuvent modifier les contrats de travail de leurs nourrices), mais le transfert vers une activité via le télétravail (au travers de la plate-forme « let me help ») leur est refusé.
La très grande majorité des personnels habite à proximité d’un site Orange équipé de bureaux de passage, accessible une journée/semaine au personnel placé en télétravail, les mettant ainsi à égalité avec leurs collègues. Pire encore, le prétexte invoqué que les personnels restant en activité en boutique seraient lésés par le maintien de la PVC de ceux concernés par les fermetures, le courrier indiquant en effet : «la garantie de la PVC, dans les conditions que vous suggérez, nous semble susceptible de pénaliser les salariés exerçant une activité dans les boutiques demeurées ouvertes selon les règles nominales de calcul de la part variable Grand Public ».
La réponse d’Orange France est d’autant plus surprenante que la Direction de la Générale de Téléphone a décidé il y a quelques jours de maintenir la PVC des salariés dont les boutiques sont fermées pour les mois de février, mars et avril.
Pourquoi cette différence de traitement alors que la typologie des deux réseaux et les niveaux de salaire (parmi les plus modestes) est identique.
Enfin, au regard des derniers chiffres nationaux, les rémunérations moyennes en Agence Distribution étant de…
- 25 617 € soit 2 134 € brut par mois et 508 € de Part Variable Commerciale pour les bandes C
- 29 677 € soit 2 473 € brut par mois et 544 € de Part Variable Commerciale pour les bandes D
…le non versement de la part variable (environ 20% à 30% de la rémunération), impacte fortement le pouvoir d’achat et le « reste à vivre » des personnels, notamment ceux aux revenus les plus modestes.
La CFE-CGC Orange ne peut accepter cette double injustice sociale : plus d’activité professionnelle car la maison mère Orange SA, contrairement à sa filiale, ne sait pas s’adapter, et un effondrement de la rémunération devenant même inférieure à une mise en chômage partiel… (sic)
Monsieur le Président, nous vous demandons de reconsidérer les décisions d’Orange France prises sans aucune concertation avec les partenaires sociaux, de tout mettre en oeuvre pour assurer une activité aux personnels soucieux de contribuer à la performance de notre entreprise et d’appliquer à l’ensemble de ceux impactés par les fermetures (conseillers commerciaux, adjoints de boutique, managers et directeurs de secteur) le même mécanisme de Part Variable Commerciale que celui mis en oeuvre lors du premier confinement.
Assurés de votre compréhension et confiants en votre soutien, nous vous prions d’accepter, Monsieur le Président Directeur Général, l’assurance de notre considération respectueuse.
Patrice SEURIN Florence Le Lepvrier
Délégué Syndical Central UES Orange Référente Métiers des AD
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