CSE DTSI n°61 janvier 2023 - Délocalisation d’activités cœur de réseau mobile en Roumanie : trop à perdre

Retour au sommaire

Ce projet consiste à transférer les activités d’exploitation N2 (niveau 2) des domaines du réseau cœur mobile de la DTSI/DTR/RSM/IAO/PM (Voix 2G/3G, Messaging, Data, Voix sur IMS et USSD) vers le service Network & Service Shared Operations (NSSO), localisé en Roumanie, au sein de l’entité INNOVATION/NET.

Il est à noter que les activités actuelles N2 du domaine signalisation et SDM ne sont pas impactées par ce projet.

Cette délocalisation d’activité se place dans un contexte de renoncements : arrêt du réseau 2G en 2025, arrêt du réseau 3G en 2029.

A l‘issue du projet, la Direction prévoit un gain financier à hauteur de 20% des coûts au regard du fonctionnement actuel de 2,3 millions d’euros.

Le planning est prévu en 2 phases sur la période 2023-2024 :

  • Phase 1 : rapprochement des équipes du pôle Production & Maintenance du département IAO vers le département CORE à iso-activités.
  • Phase 2 : les activités N2 sont transférées domaine par domaine vers le partenaire NSSO.

Un effectif de 30 salariés est concerné par ce projet dont 16 devront trouver un nouveau poste.

La direction prévoit d’assurer une communication à l’ensemble des salariés concernés par le projet, et de la compléter par un accompagnement spécifique pour les salariés impactés par le transfert de leurs activités.

La Direction de la DTSI confirme en séance qu’elle n’a pas engagé de groupe de travail sur une solution alternative et qu’elle est dans une logique de capitalisation sur des méthodes, des outils et des compétences axés Groupe et non plus Orange France.

Ce projet contribue à la réduction du nombre d’emplois en France.

D’autres transferts d’activités ne sont pas exclus. La Direction DTSI confirme des discussions en cours.

La position de la CFE-CGC Orange 

A la date du passage en CSE, la CFE-CGC Orange a fait remarquer que le statut quo ou un retour arrière étaient impossibles. De nombreux salariés ont arbitré sur leur devenir, en anticipant un départ en TPS, en recherchant un nouveau poste.

Cette présentation n’a pas été exposée de manière transparente dans un cadre stratégique de plus grande ampleur. Elle coïncide pourtant avec une internalisation au sein de NSSO d’activités confiées historiquement à Ericsson pour l’exploitation des réseaux d’accès mobile 2G/3G.

L’expertise SECAFI associée à l’étude de ce dossier souligne de nombreux risques en termes d’image de marques, de sens au travail, de satisfaction client (NPS), de démobilisation de collectifs performants et soudés. Nous avons rappelé à la direction que 73% du trafic transitant par le cœur de réseau (CS) allaient être impactés par cette prise de décision. Des risques opérationnels existent également dans le pilotage des crises opérationnelles et dans le pilotage des GIL (Groupe d’Intervention Local), eux-mêmes bien souvent sous-traités. L’internationalisation devrait également avoir un impact sur le développement des langues (anglais).

Les élus de la CFE-CGC Orange s’étonnent qu’aucune solution alternative à la délocalisation des activités en dehors de la France n’ait été envisagée, étant donné que le pilotage des opérations pour démembrer le réseau 2G demandera des compétences N2. Les salariés de Lyon auraient pu exercer un rôle dans ce projet de déconstruction et l’entreprise s’employer à développer une image RSE, notamment face aux contraintes légales d’accompagner les fins de carrière ; plutôt que de pousser les salariés à prendre un TPS.

Le projet de transition mis en place pour transférer les compétences métiers vers NSSO a également un coût. Le retour sur investissement (ROI) sera effectif au-delà de 2026, entre 700Ke te 1 million d’euros/an). 2026, c’est après la fin de vie du réseau 2G. L’équation économique interroge l’intérêt stratégique de cette délocalisation, et les ambitions réelles de la direction dans le transfert des activités vers NSSO.  

Et elle pose des questions de sécurité et de sécurisation opérationnelle de nos réseaux étant donné les risques géopolitiques, avec la guerre en Ukraine. La prise en charge des commissions rogatoires est également une interrogation opérationnelle.

La direction DTSI n’a pas été en mesure de lever l’inquiétude exprimée par les questions posées par nos experts et vos représentants. Elles concernent :

  • L’augmentation de la charge de travail du niveau N3,
  • La mise en place de collectifs entre NSSO et le niveau N3,
  • L’implication du niveau N3 comme support opérationnel de NSSO en phase de transition,
  • La prévention des risques RPS. Le refus d’associer les élus du CSEE DTSI au futur GPP (Groupe Pluridisciplinaire de Prévention) n’est pas une bonne nouvelle,
  • Le maintien du télétravail pour les salariés en mobilité. Leur télétravail pourrait être suspendu le temps de leur montée en compétence sur un nouveau métier,
  • La compensation des astreintes perdues par les salariés N2,
  • Les mesures d’accompagnement pour retrouver un poste en dehors de l’exploitation des réseaux mobiles.

En résumé : les élus du CSE DTSI ont prononcé un avis négatif à l’expression de ce projet et la CFE-CGC Orange regrette que cette délocalisation contribue à la réduction du nombre d’emplois en France, alors même que son actionnaire principal, l’Etat, proclame la réindustrialisation de son territoire.

Ce projet annonce l’internationalisation des activités d’exploitation des réseaux. L’intégration de NSSO comme structure opérationnelle des réseaux d’Orange France et… l’abandon ? du français comme langue de travail pour les projets des réseaux mobiles

Retour au sommaire

Nos coordonnées

CFE-CGC Orange
10-12 rue Saint Amand
75015 Paris Cedex 15

   
nous contacter
01 46 79 28 74
01 40 45 51 57

Epargne

Formation

Siège : CFE-CGC Orange - 89 Bd de Magenta, 75010 PARIS - SIRET 50803050900030 - 9420Z
Mentions Légales - Protection des données - Accès rédacteur