La crise
Rédigé par Pierre Morville le . Publié dans Economie et Réglementation des Télécoms.
La crise bancaire et financière d’abord, économique ensuite, monétaire demain… n’épargnera pas notre groupe international.
Nous subirons les effets de la récession sur nos activités, tant en France qu’au niveau international
- la charge de notre dette (38 milliards d’euros) rend plus difficile la recherche de financements y compris pour des opérations de redéploiement
- la «réglementation» obtuse imposée à notre seule entreprise par des autorités de régulation de marché européennes ou nationales (Arcep, Autorité de la Concurrence, et autre Commission Européenne…), aucune de ces instances, d’ailleurs, n’ayant vu la crise arriver, deviendra insupportable et ce de façon croissante
- Le maintien de la sacro-sainte règle défendue par notre direction du «tout pour l’actionnaire» quand les Bourses s’effondrent est, comme disent poliment les économistes, «contracyclique», c'està- dire, en termes moins choisis, parfaitement «inepte» !
Notre principal actionnaire, l’État français qui choisit le Conseil d’administration du groupe et en nomme le PDG, a depuis plusieurs années imposé un dividende lourd à l’excès, au lieu de consacrer ce qui représente presque la moitié des bénéfices distribués à l’investissement, au désendettement et au développement du pouvoir d’achat et de l’emploi.
- Le gouvernement, avec bon sens, a refusé in extremis de percevoir des dividendes en cash pour convertir une partie cette somme en rachats d’actions de France Télécom. Il faut toujours pardonner au pêcheur repentant !
- Curieusement, ce comportement « d’actionnaire responsable » qu’a eu l’État vis-à-vis de notre groupe fait rentrer ce dernier dans le périmètre des entreprises aidées par l’État pendant la crise. Une conséquence : finis les stocks options et autres parachutes dorés. Interrogée lors de la NAO sur une nécessaire mise à plat du système actuel des stocks options, l’entreprise s’est refusée à tout éclaircissement.
- Enfin notons que le gouvernement, a décidé d’apporter une part de ses actions FT au FSI (Fond Stratégique d’Investissement). Espérons que cela ne soit pas le prélude à un nouveau désengagement pour financer les autres entreprises en difficulté.