L'accord prévention des risques psychosociaux à FT
Rédigé par Francis Hamy le . Publié dans Conditions de Travail et Santé.
Notre organisation syndicale va prochainement décider ou pas de la signature de cet accord.
On y trouve des éléments positifs comme :
- la diffusion d'une information sur ces risque,
- de la formation pour les managers et les acteurs de la prévention,
- le suivi d'indicateurs comme l'absentéisme. le nombre de salariés sans emploi stable...
Par contre la question de son application concrète reste posée : demain, grâce à cet accord, y aura-t-il une vraie politique de prévention des risques psycho-sociaux (RPS) à France Télécom ?
Un plan d'actions
Le but final de cet accord, qui est la déclinaison de l'accord national interprofessionnel sur le stress, est de mettre en oeuvre un plan d'actions qui prévienne les risques psychosociaux. Des actions qui permettent aux salariés de se sentir vraiment mieux à France Telecom, d'être moins stressés, d'avoir des objectifs atteignables, un emploi stable...
Pour se faire :
- FT va créer un comité national de prévention du stress (CNPS) composé de 12 membres, acteurs de prévention dans l'entreprise dont des militants syndicaux. Ils se réuniront 2 fois par an et auront un crédit d'heures de 100 heures soit environ 8 heures par mois. Ce n'est pas beaucoup pour suivre de tels enjeux ! Il travaillera principalement sur l'enquête périodique (la première fut celle de Technologia) et suivra le plan d'actions prévention. Quant à son pouvoir, il n'en aura pas, c'est une coquille vide qui pourra juste communiquer ce qu'il pense de ce qui se passera.. On attendait une sorte de super CHSCT animant et coordonnant toute l'action des CHSCT, ce n'est pas du tout cela.
- Le plan d'actions prévention : il sera décidé et imposé par la direction. Bien sûr le CNPS le commentera. On espère que par ce plan d'actions, la direction cherchera à faire évoluer le plus structurant et crucial : l'organisation du travail (dans un objectif de prévention primaire).
- Les acteurs de prévention : les CHSCT et médecins du travail sont des acteur majeurs qui ont un réel pouvoir (entre autre juridique) concernant un plan de préventions. Ils sont un peu écartés, remisés en fin de texte. On a franchement l'impression que la direction ne souhaite pas trop collaborer avec eux, ou juste à minima.
- Droit d'expression des salariés : ils pourront s'exprimer lors d'une ou deux réunions par an, mais sous contrôle de leur management !
S'il est signé, cet accord aura au moins le mérite d'exister.
La CFE-CGC/UNSA suivra de prêt sa mise en oeuvre, afin qu'il produise réellement des effets positifs, et portera les revendications du personnel pour qu'il soit amendé si nécessaire.