Réorganisation de GCS et GS : aucun impact sur l'emploi ??
Rédigé par Anne-Marie Minella le . Publié dans SCE.
Alors que le chiffre d’affaire de SCE est en baisse depuis quelques années et que les relais de croissance ne compensent pas la baisse des activités traditionnelles, le projet de réorganisation des deux grandes divisions de SCE – GCS et GS - a pour objectif de relancer l'activité.
Les deux divisions devraient être restructurées en sept grands domaines et plusieurs entités transverses. La réorganisation favoriserait la convergence des outils et renforcerait huit domaines considérés comme les nouveaux relais de croissance. Mais l'organisation extrêmement complexe de notre division rend le projet peu clair et le processus de consultation des représentants du personnel très lourd, alors que les conséquences sur les salariés paraissent fortement minimisées. Avec une date de mise en oeuvre délibéremment irréaliste pour une telle restructuration.
Rappel : GCS (Global Communication Services) développe pour les entreprises des offres et des services liés aux réseaux voix, data, mobile (activités historiques).
GS (Global Services) développe des solutions d’infrastructures IT et des solutions applicatives (activité type SSII).
Les grandes lignes de la restructuration
la direction a commencé la présentation de son grand projet de réorganisation de la division Entreprises au CE. Au niveau macroscopique, on peut voir que les deux grandes directions de SCE - GS et GCS - perdurent mais sont réorganisées en sept grands domaines incluant chacun une partie internationale et se substituant aux unités d’affaires actuelles : 4 à GCS, 3 à GS, et deux nouvelles entités transverses aux 7 domaines. Il serait prématuré de décrire plus avant cette nouvelle organisation car beaucoup d’informations nous manquent à un niveau plus détaillé et de nombreux points en restent obscurs. Il est donc préférable d’attendre les prochains CE.
A l’intérieur de cette organisation, l’entreprise se focalisera sur 8 types d’offres considérées comme les relais de croissance de demain qui sont : le très haut débit, la vidéoconférence, l’internet des objets (comme la carte SIM), le cloud computing, la gestion des relations client (CRM), les offres mobiles pour les multinationales, la sécurité, les communications unifiées.
Le périmètre de la restructuration
Selon la direction, la réorganisation ne concernerait que les équipes marketing de GS et de GCS incluant Equant et Orange, de même que les équipes des Ressources Humaines et Finances. Elle ne toucherait pas les métiers des équipes de production et des équipes commerciales, ni des autres filiales de la division.
Nous sommes extrêmement dubatatifs sur ce périmètre. Il est difficile de croire notamment que les nombreuses filiales de GS ne soient pas touchées tant leur fonctionnement et leurs ressources sont intégrés aux organigrammes et aux processus de GS. Il parait également peu crédible que les conséquences avec les équipes de production (CS&O) soit quasi nulles.
La direction garde le silence sur le nouveau mode de gouvernance attendu entre les personnels de France Télécom, Orange et Equant. Elle évoquera ultérieurement les conséquences des relations avec les autres directions du groupe et les interfaces avec les filiales.
Les personnels
Concernant les impacts sur les personnels, les informations délivrées par la direction pourraient se résumer en une seule phrase : «aucune suppression de poste». Il n’y aurait, à la marge, que quelques changements, mais évoqués de manière tellement sybilline et rapide que personne ne les a encore compris. Pourtant, à ce stade, il est annoncé que près de 900 personnes seront touchées soit par un changement de manager, une évolution dans leur "périmètre d'acitivité" ou un changement de position dans l'organigramme et pour les managers un changement de leur "portée managériale". Difficile à ce stade, de mesurer l'ampleur des évolutions que peuvent cacher des termes aussi vagues.
Bien évidemment, l’impact sur les personnels ne peut se limiter à la seule prise en compte du maintien du nombre de postes et des effectifs, ce qui d’ailleurs reste à vérifier. A ce stade, nous avons la forte impression que la direction cherche à s’éviter de rendre compte de tout ce qui peut impacter le personnel, s’épargnant ainsi la mise en place tout plan d’accompagnement.
Nous allons notamment nous atteler à la difficile tâche de « débusquer » toutes les éventuelles mobilités, reconversions, modifications des conditions de travail, d’organisation qui n’auraient pas été clairement exposées. Nous avons donc immédiatement demandé toutes les informations sociales nécessaires pour comprendre les conséquences sur les personnels par comparaison des données avant et après la mise en place du projet et tracer le plus finement possibles les mouvements dans les équipes.
A venir
Au terme des échanges, le CE de SCE donnera son avis et pourra, selon les besoins, demander des évolutions, refuser certains éléments, faire des contre-propositions. Mais, compte tenu de l'importance du dossier, son travail s’étendra sur plusieurs séances. D'ailleurs, la complexité du projet et celle de l'organisation de la division Entreprise - qui bat tous les records dans le groupe - font que plusieurs entités juridiques sont concernées et donc plusieurs comités d'entreprise.
Le projet est ainsi notamment à l’étude au comité central d’entreprise (CCUES) où il fera l’objet d’une expertise, approuvée par la direction, et menée par un cabinet extérieur. Enfin, il devra être soumis aux CHSCT concernés.
Outre les informations concernant les personnels, il manque encore à ce stade beaucoup d’autres informations économiques, juridiques, financières pour que nous puissons apprécier les véritables motivations du projet, son ampleur et ses conséquences.
Sa mise en place annoncée par la direction pour le premier trimestre 2011 est considérée comme totalement irréaliste, même par les experts. Cette sous-estimation délibérée du travail préalable avec les représentants du personnel ne peut susciter qu'une attente déçue de la part des salariés. Viserait-on, de manière déloyale, à faire croire que le CE ne sert qu'à retarder inutilement la mise en oeuvre du projet ?
Pour toute information, n'hésitez pas à contactez vos élus au CE
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