Orange broie du noir - Politis.fr
Rédigé par Arnaud Chancerelle le . Publié dans Dans les médias.
Des assises sur le groupe France Télécom-Orange ont mis en évidence une situation inchangée.
La tâche est toujours aussi difficile, commente l'Observatoire du stress et des mobilités forcées sur son site Internet. « Au 9 décembre, il y a eu 25 suicides et 15 tentatives depuis le début de l'année 2010 dans le groupe France Télécom-Orange. »Un chiffre supérieur à celui de 2009 (18 suicides). Pourtant, les informations « continuent d'être étouffées et distordues par la direction », et le sentiment général qui a prévalu au cours des assises nationales...
Pourtant, les informations " continuent d'être étouffées et distordues par la direction ", et le sentiment général qui a prévalu au cours des assises nationales qui se sont tenues les 9 et 10 décembre à la Bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) est que les conditions de travail n'ont pas changé dans l'entreprise.
" On continue de verser 4 milliards d'euros aux actionnaires. Cela se traduit par des objectifs de rentabilité et de pressions sur les salariés. Les problèmes de management sont restés les mêmes ", résume un syndicaliste militant de la CFE-CGC-Unsa et un des organisateurs des assises. Un autre syndicaliste de la CFE-CGC prévient : " On redémarre de grands mouvements avec des regroupements dans toutes les branches de l'entreprise. Il y aura de gros paquets de mobilité à venir et on croit très moyennement à l'accompagnement de ces mobilités. "
De son côté, Brigitte Font Le Bret, psychiatre et membre de l'Observatoire, a alerté sur la situation des fonctionnaires en arrêt de travail durable." Les demandes des agents sont mission impossible dans les instances médico-administratives ", a-t-elle souligné, au point que " certains de ces agents se sont suicidés en raison des méandres administratifs ".
" Les fonctionnaires restent soumis à l'arbitraire des directions, juges et parties des procédures, adeptes d'un déni scandaleux ", relève l'Observatoire.
Les assises ont donc lancé une campagne " pour faire évoluer les procédures de reconnaissance des accidents de service ". Et les syndicats ont rappelé qu'ils ont déposé une plainte au pénal contre la directiondu groupe pour " mise en danger de la vie d'autrui " et pour " harcèlementmoral organisationnel ".