"Orange ne doit plus être instrumentalisé par le gouvernement..." Electron Libre

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"Orange ne doit plus être instrumentalisé par le gouvernement pour le sauvetage de ses amis"

 

Président du syndicat CFE CGC de France Télécom-Orange, Sébastien Crozier se livre pour ElectronLibre, et à quelques jours des élections, à un examen approfondi de la situation du géant européen des télécoms. Il redoute ainsi un changement à la présidence en cas de victoire de la gauche, une médiocre indépendance de l'opérateur vis à vis de l'Etat, s'insurge contre la faible capacité à innover.

ElectronLibre : Quelle importance ont ces élections syndicales pour une entreprise aussi importante de FT ?

Sébastien Crozier, président CFE-CGC/UNSA France Télécom-Orange :

Ces élections vont permettre de mesurer la confiance que les salariés ont dans les différentes organisations pour organiser non seulement leur défense mais aussi celle du collectif que représente l'entreprise. La croissance de la CFE-CGC/UNSA donne du poids à un syndicalisme différent, qui traite de tous les sujets au fond, avec la volonté de défendre non seulement les personnels, mais aussi la pérennité de l'entreprise et la qualité du service clients.

Nous utilisons notamment tous les leviers de la justice pour que l'entreprise ne soit pas une zone de "non droit". La recomposition du paysage syndical liée à l'application de la loi de 2008 va faire disparaitre les petits syndicats.

EL : Est ce que aujourd'hui on peut dire que les affaires dramatiques, celles des suicides des employées de France Télécom-Orange, sont désormais partie du passé ?

SC : Oui, si l'on parle de la vague de suicides liées aux violences sociales organisées par l'ancienne Direction. Néanmoins, cet épisode très violent, qui existe aussi dans d'autres entreprises même si on en parle moins, a crée beaucoup de défiance de la part des personnels, et pour la direction de l'entreprise, il faut faire encore beaucoup d'efforts pour retrouver la confiance des personnels. Installer une nouvelle culture d'entreprise qui respecte vraiment les personnels est long et complexe, et de ce point de vue la partie n'est pas gagnée.

EL : Quel a été le rôle de Stéphane Richard, Pdg du groupe ?

SC : Symboliquement, c'était un homme neuf, ce qui est déjà beaucoup. Ce que nous percevons, c'est que, s'il a manifesté une certaine sincérité dans sa reconnaissance d'une situation dramatique, il n'en a pas forcément pris toute la mesure, et il est parfois lui-même déconcerté par la difficulté à faire bouger la culture d'entreprise à tous les échelons....


....EL : Dailymotion, Deezer, Skyrock... Vous vous y attendiez ? Est ce que cela a un sens selon vous ?

SC : Mettre en oeuvre des partenariats avec des fournisseurs de services et de contenus peut parfois avoir du sens - notamment pour Deezer, les résultats sont au rendez-vous - mais il convient à France Télécom-Orange de garantir que l'ensemble des acteurs du secteur puisse bénéficier des conditions d'accès aux clients finaux. Pour Skyrock, comme vous pouvez le lire dans notre dernier communiqué, nous considérons que c'est une acquisition politique qui n'a pas de vrai sens industriel pour France Télécom.

Et justement, ce qui nous intéresserait, c'est que France Télécom, entreprise soi-disant privatisée et libre de ses agissements, ne soit pas en permanence instrumentalisée par le gouvernement au gré de ses besoins d'argent ou de sauvetage de ses "amis".

 

Extrait : Electron Libre - 9 novembre 2011 - Emmanuel Torregano

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