Élections professionnelles : le trio de tête ne devrait pas être modifié, selon les syndicats - AEF

... La question est de savoir si l'ordre va rester le même et si la CFTC et la CFE-CGC/Unsa pourront conserver leur représentativité. C'est en effet la premier scrutin dans l'entreprise pour lequel vont s'appliquer les règles de représentativité issues de la loi du 20 août 2008 ....

ÉVOLUTION SOCIOLOGIQUE DU CORPS ÉLECTORAL

En effet, du fait des nouvelles règles en matière de représentativité, la CFTC, la CFE-CGC/Unsa, voire FO, pourraient être menacées. La CFE-CGC/Unsa « pourrait dépasser les 10 %, mais pourrait ne pas être représentative sur tous les CE », estime Patrick Ackermann, délégué syndical de SUD-PTT. Pas d'inquiétude cependant du côté de la CFE-CGC/Unsa, qui souligne que « par rapport à 2009, nous avons perdu 15 000 électeurs du collège 1 (ouvriers et employés), ce qui va favoriser les organisations syndicales mieux représentées chez les cadres », selon Sébastien Crozier, élu de la CFE-CGC/Unsa au CCE de France Télécom.

En effet, comme l'indique Patrick Ackermann, délégué syndical de SUD-PTT, « un des éléments qui va jouer est l'évolution sociologique de l'entreprise qui se poursuit. La direction indique que 26 % du corps électoral a changé pendant la mandature, lié aux recrutements et aux absorptions de filiales. Cette population n'a pas forcément l'historique de France Télécom, et la CGT et SUD pourraient en pâtir. Cela explique aussi pourquoi depuis plusieurs élection SUD et la CGT perdent un point à chaque fois, car la nouvelle population est plutôt jeune et cadre. Avec l'apparition du syndicat CFE-CGC/Unsa, on pourrait s'attendre à un développement de la CGC, mais vont-ils pouvoir mordre sur l'électorat non cadre ? », se demande-t-il...


...De son côté, Laurent Riche (CFDT) affirme avoir « prioritairement voulu mettre en avant un syndicalisme d'engagement, sur la signature des accords et ce que cela a apporté aux salariés. Il est important que les salariés nous soutiennent massivement pour que les revendications puissent continuer à être maintenues, notamment pour appliquer les accords signés, ce qui n'est pas encore toujours le cas. Notre slogan de campagne est d'ailleurs 's'engager et ne rien lâcher', surtout dans un contexte économique difficile »...


...Pour Jean-Jacques Guichou (FO Com), « les salariés vont peut-être se réfugier dans les valeurs traditionnelles de SUD et la CGT, mais ces organisations ont signé les accords stress et rien n'a changé. Ils pourraient donc aller voir du côté de FO. Nous avons de bonnes raisons de penser que nous allons progresser ». Enfin, Sébastien Crozier (CFE-CGC/Unsa) souligne que son syndicat est « un syndicat 'maison' à France Télécom, il a ses spécificités. Nous pensons que plus les syndicats sont divisés, moins ils réussissent, notre rapprochement est un mariage réussi. Les résultats des élections devront avoir plusieurs lectures. Une lecture politique : quelles organisations montent et lesquelles ne montent pas?, et une lecture technique : qui est représentatif de quoi pour signer quoi ? ». Cependant, selon lui, « des incertitudes demeurent : la CFTC qui a fait 6,7 % aux dernières élections va-t-elle arriver à 10 % ? La question est de savoir qui va prendre la tête des trois grosses organisations syndicales. Allons-nous être devant la CFDT sur le collège cadres?, etc. »

(1) Lors des dernières élections en janvier 2009, les résultats étaient les suivants : CGT 26,44 % ; SUD 22,48 % ; CFDT 22,02 % ; FO 12,25 % ; CFE-CGC/Unsa 9,79 % ; CFTC 6,77 % ; et les autres listes 1,03 %.

Extrait : AEF - Sixtine de Villeblanche - 22 novembre 2011