Ouverture d'une enquête sur Free Mobile - Radio Classique
Rédigé le . Publié dans Dans les médias.
Free est soupçonné par ses concurrents de ne pas utiliser son propre réseau. Précisions.
Interviews de Sebastien Crozier et d'Edouard Barreiro.
Les télécoms à présent avec une autre pierre, mais celle-là vient d'atterrir dans le jardin de Free. Un mois après le lancement de ses forfaits mobiles à prix cassés, l'opérateur a été condamné à 100 000 euros d'amende pour avoir bridé l'accès à la toile de ses abonnés non dégroupés. C'était en 2006. Aujourd'hui, Free est soupçonné par ses concurrents de ne pas utiliser son propre réseau. Amandine Dubiez.
AMANDINE DUBIEZ : Free n'est pas si pas libre que ça. Il a son propre réseau, mais ça ne suffit pas, alors pour que tous ses abonnés restent joignables, il loue le réseau d'Orange. L'accord est en règle mais Sébastien Crozier, Président du syndicat CFE-CGC Télécoms craint des abus. SFR les a dénoncés, l'Autorité du marché va ouvrir une enquête.
SEBASTIEN CROZIER : Free aurait dû, pour se lancer commercialement, avoir couvert 27 % de la population. Aujourd'hui, ce fait n'est pas démontré. Tous les indices démontrent le contraire. Il a fait des offres illimitées qui vont inciter les gens à consommer plus, mais si les gens consomment plus sur le réseau d'Orange qui n'est lui pas dimensionné pour accueillir la totalité de trafic de Free, on va avoir des engorgements et donc une dégradation de la qualité pour tout le monde.
AMANDINE DUBIEZ
Et ce n'est pas le seul problème dénoncé par le syndicaliste. Selon lui, les abonnés les plus précaires pourraient être piégés par l'offre, car pour acheter un téléphone, l'opérateur propose un crédit à taux 0 qui peut facilement se transformer en crédit revolving. Premier engrenage avant la spirale du surendettement. Et la liste des désagréments ne cesse de s'allonger à l'UFC Que Choisir. Edouard Barreiro.
EDOUARD BARREIRO : Nous, on a plus d'une centaine de témoignages. Le rapport entre ce qui se passe et le rapport de ce qu'on voit, c'est de 1 pour 1 000 en général. Ça veut dire qu'il y a quand même beaucoup de cas. Des consommateurs qui attendent leurs cartes SIM depuis longtemps, des consommateurs qui attendent la portabilité depuis longtemps ou des consommateurs qui ont eu la portabilité mais pas leurs cartes SIM, du coup, ils n'ont plus de service du tout, et des consommateurs qui sont dans des situations plus difficiles, plus extrêmes, c'est que leur numéro a été perdu dans les limbes du système d'information. Donc ils sont tout simplement obligés d'avoir un nouveau numéro de téléphone et on peut d'ailleurs imaginer le préjudice que ça peut être pour certaines personnes qui utilisent ces numéros de téléphone à titre professionnel.
AMANDINE DUBIEZ : Malgré ces plaintes, Free aurait déjà acquis 2 millions d'abonnés selon des cabinets d'études.
Interwiew sur Radio Classique - script intégral - 9 février 2012
Economie et Réglementation des Télécoms Emploi & Métiers Europe et International