Le plan s'appelle Nova +. Il est en oeuvre depuis le 1eroctobre. Des syndicalistes ressentent cette réorganisation comme un processus contre l'emploi.
Baptisée Nova +, la réorganisation de la « chaîne de l'innovation » de France Telecom - Orange fait réagir des syndicalistes. Hier, Vincent Barriac (Sud), Christophe Dousson (CFE-CGC) et Olivier Collin (CGT) ont présenté leur opinion. « A France Telecom, l'emploi est une variable d'ajustement utilisée de façon très large. De 1 600 personnes à Lannion dans les années 90, nous sommes 1 200 aujourd'hui. Nova + s'intègre dans ce cadre », pense Vincent Barriac.
« Symboliquement, c'est très fort »
Le projet Nova+passe mal. « C'est une remise à plat de la chaîne de l'innovation. Le court terme prime. Avec cette réorganisation en grands secteurs géographiques et de clientèles, c'est le marketing qui décide quelle stratégie est mise en place, c'est la disparition de la Recherche et développement (R&D) », selon Vincent Barriac. « Cette nouvelle organisation empêche les écarts qui débouchent sur les innovations de rupture »,peste Christophe Dousson.
« Symboliquement, c'est très fort de ne plus avoir de R & D indépendant », enfonce Olivier Collin.
« Nous sommes dans la même logique que Sanofi (industrie pharmaceutique) qui supprime sa Recherche pour le profit à court terme. Notre différence, c'est que l'État détient 27 % des parts de l'entreprise », explique Christophe Dousson.
« Le projet de Nova + nous a été présenté en 2010. Mais cette rénovation a été confiée à un cabinet. Au début de l'année, nous avons proposé un projet alternatif répondant aux mêmes objectifs affichés que Nova +. Aux objectifs affichés, car l'objectif réel c'est l'emploi », rappelle Olivier Collin. Finalement Nova+a été adopté contre l'avis de tous les syndicats. « Le conflit n'est pas sorti de l'entreprise car c'est finement organisé. Les salariés auront toujours le même chef, c'est au niveau supérieur que cela bouge », analyse Christophe Dousson.
