La filière des télécoms en péril

La filière des télécom en péril

A son tour, la FFT (Fédération Française des Télécoms)1 alerte sur la situation des opérateurs de télécoms en France . Le secteur connait un paradoxe qui n'est pas nouveau : alors que les usages télécoms sont en croissance, le chiffre d'affaires des opérateurs ne suit pas. Mais sa décroissance vient de s'aggraver et les prévisions d'ici 2014 sont mauvaises. La FFT accuse une nouvelle fois la fiscalité spécifique qui pèse sur les opérateurs de télécoms et y ajoute les règles de la concurrence. Des éléments que nous dénonçons depuis un certain temps - sans oublier la rémunération excessive des actionnaires - pour leur conséquence directe sur les travailleurs : des dizaines de milliers d'emplois ont été supprimés dans la filière depuis fin 2011 et ce n'est pas fini. Les personnels d'Orange en subissent eux-aussi les conséquences.

Une santé défaillante

L'étude de la FFR rappelle que les télécommunications font partie de la vie quotidienne des français : plus de ¾ d'entre eux ont un téléphone mobile et un accès Internet. Elles jouent également un rôle déterminant dans l'économie du pays, générant plus de 300 000 emplois directs et indirects.2
Et pourtant, malgré la croissance des usages, le secteur n'a pas la rentabilité qu'en attendent les acteurs économiques. Les services de télécommunications représentent une part de 3%, jugée minime dans les dépenses des ménages,3 et stable depuis 2006 ; la baisse du chiffre d'affaires des opérateurs, amorcée en 2011, s'aggrave sur le premier semestre 2012. On apprend, au passage, que ce chiffre d'affaires baisse également en Angleterre, un pays où la concurrence maximale et la flexibilité du travail sont pourtant présentées comme la solution à tous les maux économiques.

Les raisons

L'analyse de la FFT désigne les coupables :

  • une réglementation nationale et européenne - mise en œuvre par l'ARCEP- qui privilégie à l'excès la baisse des tarifs au détriment des emplois. On entendra ici la critique implicite de l'arrivée du 4e opérateur en France, essentiellement conçue comme un moyen de faire baisser les prix pour les consommateurs.4
  • une fiscalité spécifique aux opérateurs, destinée notamment à soutenir le cinéma et l'audiovisuel. La FFT trouve cette contribution d'autant plus insupportable que les grands acteurs du net - les multinationales américaines comme Google et Apple - gagnent des sommes colossales en utilisant les réseaux des opérateurs, mais sans contribuer à leur financement, et sans faire l'objet d'aucune fiscalité ou régulation dans les pays où ils opèrent.

Mais la fédération semble oublier que les opérateurs français, eux aussi, profitent de la mondialisation en délocalisant les centres d'appel dans les pays où « le coût du travail » est au plus bas.

Les conséquences sur les emplois

Pour relancer la rentabilité du secteur, la FFT demande, aux pouvoirs publics une modification de la réglementation et de la fiscalité. Mais d'autres éléments sont en cause. Depuis longtemps, nous dénonçons à France Télécom - Orange les dividendes exagérés que l'opérateur, comme beaucoup d'autres grands groupes, verse à ses actionnaires : ils contribuent eux aussi à limiter ses marges de manœuvre.
Des changements radicaux sont nécessaires car la filière a déjà perdu des milliers d'emploi, dont 32 000 chez les opérateurs depuis l'ouverture des télécommunications françaises à la concurrence. Elle pourrait en perdre bien davantage dans les prochaines années, notamment dans les centres d'appel.

A France Télécom - Orange en particulier

A France Télécom – Orange, les personnels ne sont pas épargnés et ces conséquences sociales à leur tour fragilisent l'activité. Depuis un an, nous avons montré que les personnels font les frais de la réduction drastique des dépenses avec un plan (Chrysalid) qui vise 2, 5 milliards d'économie sur la période 2011- 2015, la baisse de leur pouvoir d'achat, une réduction des effectifs qui ne dit pas toujours son nom, et surtout une politique d'embauche qui ne permettra même pas de remplacer les départs : 4 000 embauches sont prévues pour la période 2013-2015, alors que 9 000 personnes partiront en retraite sur cette même période, et que 1 000 à 1 500 salariés quittent l'entreprise chaque année; soit un solde négatif de 8 à 9 500 emplois.

Notes
[1]"L’économie des télécoms en France : étude pour la Fédération Française des Télécoms"(2012).
[2] Indirect : chez les fournisseurs et les sous-traitants.
[3] « Ménage » au sens de l’INSEE : les occupants d'un même logement, sans que ces personnes soient nécessairement unies par des liens de parenté (en cas de cohabitation, par exemple). Un ménage peut être composé d'une seule personne.
[4] Free n’est pas membre de la FFT. Les 3 opérateurs, Orange, Bouygues, SFR, de par leur poids économique, y tiennent une place prépondérante.

 

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