Charge et horaires de travail : le travail en surpoids.
Rédigé par Anne-Marie Minella et Valérie Deruelle le . Publié dans Conditions de Travail et Santé.
Charge et horaires de travail
Les premières conclusions avaient mis en évidence que, dans le groupe, le travail est globalement complexe et ressenti comme de plus en plus exigeant, mais aussi que 41% des salariés estiment ne pas avoir le temps nécessaire pour l’effectuer correctement. Il a donc paru important d’approfondir la question de la charge de travail et des horaires.
Travail en surpoids…
Les entités où la quantité de travail est jugée excessive sont, par ordre décroissant, les Agences Distribution (AD), les Agences Pro et PME, les Agences Entreprises (AE) - plus d’un salarié sur 2 dans ces entités - et les Unités d’Intervention (UI).
Si l’on affine par métier, ce sont les métiers de la vente en AE qui prennent la première place (71% des personnels s’y plaignent de la charge de travail), puis viennent le management et les métiers en boutique et, dans les UI, les techniciens d’intervention grand public.
…et temps de travail élastique !
En moyenne, les ¾ des personnels travaillent au plus 9h par jour. Mais dans certains services, les journées peuvent être beaucoup plus longues : entre 9h et 10h et au-delà. On trouve en première place les Fonctions Groupe, mais aussi les AD, les filiales et les AE avec tout particulièrement le management en boutique (59% des managers de boutique sont concernés) et le management RH (61%), puis la vente aux entreprises, le management transverse client et le marketing. Charge de travail excessive et temps de travail à rallonge touchent particulièrement le management et en première ligne les métiers de la vente.
Dans les UI, la charge de travail est la conséquence de la politique de réduction des effectifs, mise en place depuis plusieurs années ; elle affecte spécialement les techniciens d’intervention poussés à partir en TPS ou en retraite et dont seulement 15% sont remplacés. La Direction répond à la baisse du chiffre d’affaires par la réduction des effectifs (et de la masse salariale). Mais l’activité ne baisse pas dans les mêmes proportions ; d’où une surcharge de travail pour ceux qui restent et un accroissement des risques d’accident du travail, les techniciens étant la plupart du temps en déplacement.
Travail à la maison…
Les personnes qui déclarent emporter du travail à la maison appartiennent aux Fonctions Groupe, à l’État-major d’Orange France, aux filiales et à OBS. En revanche, l’analyse par métier révèle que ce sont les métiers de la vente et le management qui le pratiquent le plus fréquemment, avec, en particulier, la vente entreprises (82% des personnels emportent du travail à la maison) le management RH (75% des managers), le management en boutique, les managements transverses client, et dans le domaine RH, les experts et les préventeurs.
Les entités et les métiers qui ont les horaires de travail les plus étendus sont parmi ceux qui emportent du travail à domicile, et ces deux éléments augmentent les risques sur la santé.
Pour certains commerciaux, cette importante quantité de travail se combine avec d’autres facteurs de risques : la pression des objectifs de vente, un travail très contraint, des relations parfois tendues avec les clients, et un manque de reconnaissance de l’entreprise.
Les managers en boutique indiquent fréquemment ne pas disposer d’espace de travail personnel. Cette carence pourrait expliquer qu’une partie du travail est faite à la maison, empiétant ainsi sur la vie privée qui devrait être une source de rééquilibre, particulièrement nécessaire pour ces métiers stressants.
…pour les temps partiels aussi !
Plus d’1 salarié à temps partiel sur 4 emporte du travail à domicile. Un point à creuser : il pourrait signifier que tout en étant à temps partiel ces personnes – majoritairement des femmes – pâtissent d’une charge de travail inadaptée.
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