Déploiement de la fibre : l'Arcep appelle les opérateurs à accélérer
Rédigé par Hélène MARCY le . Publié dans Télécoms.
Photo : Reuters
Pas question de relâcher la pression. Ce jeudi, l'Arcep a profité de la publication de son enquête trimestrielle sur le déploiement et l'adoption de la fibre pour appeler les opérateurs à ne pas se relâcher, et à donner un coup de fouet à leurs investissements.
A lire dans La Tribune - Pierre Manière - 6/12/2018
Monsieur Soriano n'a que la menace à la bouche, brandissant ultimatums et sanctions à longueur de communication. Hier sur le Service Universel, aujourd'hui sur la Fibre, demain sans doute sur les déploiements mobiles liés au "New Deal" des télécoms.
Ce qu'oublie Monsieur Soriano, c'est que pour déployer vite et partout les nouveaux réseaux à très haut débit tout en maintenant une qualité optimale sur le réseau de cuivre, c'est qu'en plus des moyens financiers pour investir, il faut des bras, des hommes et des femmes, autrement dit des emplois. La loi le fait garant, conjointement avec l'Etat, non seulement de la préservation, mais du développement de l'emploi dans le secteur des télécoms (Code des Postes et communications électroniques, Article L32-1, II.2Article L32-1, II.2).
Or, que constatons-nous, dans les statistiques mêmes fournies par l'Arcep ? Une destruction vertigineuse des emplois chez les opérateurs français (-17 000 en 5 ans, et ce n'est pas fini), en lien direct avec l'hyperconcurrence prônée par le même acteur, qui conduit à une guerre des prix faisant baisser le revenu global des opérateurs pendant que les investissements explosent. Les salariés deviennent dès lors, et fatalement, la variable d'ajustement.
Les personnels des opérateurs n'en peuvent plus de se sentir sans cesse pointés du doigt et mis sous la pression constante de ces menaces de sanctions qui, si elles se transforment en amendes, génèreront de nouvelles mesures de suppression de postes ou de compression de leur rétribution.
Monsieur Soriano use-t-il de ses prérogatives, par exemple pour intégrer des contraintes sur le niveau d'emplois directs en France lors des attributions de fréquences mobiles ? Défend-il le développement de l'emploi dans ses nombreuses interventions dans les médias ? Remplit-il correctement les missions qui lui sont dévolues par la loi ? Jamais !
Qui sanctionnera les sanctionneurs ?