#mai Le mot du mois
Rédigé par CFE-CGC Orange le . Publié dans Economie et Réglementation des Télécoms.
Devant l’ampleur de la crise sociale qui s’annonce à Orange Business (Services), la Direction, sans stratégie d’avenir, considérant que la réduction des effectifs et leur délocalisation est la seule réponse à l’affaiblissement de nos activités b2b, la CFE-CGC Orange a fait le choix de l’innovation sociale : ainsi, elle a demandé au CSE où elle est majoritaire d’interroger l’ensemble des personnels et de recueillir leurs avis pour permettre aux organisations syndicales de mieux gérer la négociation de l’accord RCC (Rupture Conventionnelle Collective).
Si ce « syndicalisme participatif » a été un vrai succès, près de 80% des personnels CDI en activité (6 000 personnes) ont répondu aux deux questionnaires envoyés sur le périmètre de SCE/OBS, les résultats en sont pour autant alarmants.
- 8,5% du personnel seulement considèrent que les conditions de départ sont incitatives.
- Seuls 11% considèrent désormais que la stratégie de la Direction a du sens.
- Plus de 60% expriment une forte inquiétude quant à l’avenir.
La Direction voulait faire de cette RCC un galop d’essai pour en ouvrir d’autres dans les entités du groupe où elle considère qu’il y a trop de monde : TGI/Orange Innovation, RH/Fonctions Supports, DE (ex-AE).
Les propositions de départ (en filiale ou à l’extérieur du groupe) économiquement indigentes ont été perçues comme une insulte par le personnel, alors que dans le même temps les salaires des membres du Comex et de la gouvernance dissociée ont augmenté de 5 millions d’euros par an, et que la distribution des actions gratuites pour les cadres dirigeants atteint des niveaux records.
Bien que les 400 personnes prêtes à partir ne correspondent en rien au profil des 669 dont la Direction voulait se débarrasser, la Direction a malgré tout décidé de se lancer dans un PDV (Plan de départ volontaire), dispositif qui nécessite l’agrément de l’administration, et dont l’échec est d’ores et déjà annoncé.
Pendant ce temps, OB(S) à l’arrêt va voir ses résultats s’effondrer, un prétexte dont la Direction ne manquera pas de se saisi pour justifier une nouvelle purge sociale. Les personnels sont toujours les premières victimes des errements des dirigeants.
C’est à nous de l’éviter. Si la Direction persiste dans ses erreurs alors, au nom des personnels et en tant que deuxième actionnaire, nous serons dans l'obligation de demander son départ.
Sébastien Crozier