NAO, un seul mot « NON » - déclaration en CSEE
Rédigé par Stéphanie CRESPIN le . Publié dans INNOV.
Au nom des personnels, la délégation CFE-CGC exprime aujourd'hui les craintes et les préoccupations suscitées par la décision unilatérale prise par Orange lors des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO). Cette décision prévoit des augmentations individuelles pour 90% des salariés, dont une grande partie risque de se voir attribuer une augmentation à 0% ou 0,5%.
Le Groupe a dégagé près de 3 milliards d'euros de résultat net. La direction en distribue près de 65% aux actionnaires et seulement 3% à l’augmentation des salaires, en baisse de 50% pour rapport à l’année dernière.
Nous nous interrogeons sur le message que Orange souhaite adresser à ces salariés qui, pour certains, n'auront pas démérité mais ne bénéficieront pas de l'augmentation autour de 3% accordée à d'autres. Alors que les dividendes pour les actionnaires ont augmenté et que les émoluments des dirigeants d'Orange ne connaissent pas la crise, nous nous demandons quel est le motif justifiant ces augmentations à 0% ou 0,5%, qui en réalité représentent une diminution de près de 3% du pouvoir d'achat sur une base d'inflation à 3%.
Nous vous rappelons que la dernière fois que de trop nombreuses augmentations à 0% ont été distribuées, c’était en 2008 (triste date pour France Télécom). Facteur qui a généré la crise dont tout le monde se souvient, du temps de Didier Lombard comme PDG. Est-ce ce que veut la direction actuelle d’Orange ?
Nous souhaitons également savoir si les managers seront accompagnés ou aidés pour distribuer ces augmentations à des salariés qui n'ont pas démérité. Nous demandons à Orange de prendre en compte les conséquences potentielles en termes de Risques Psycho-Sociaux (RPS) et de mettre en place des mesures adéquates pour prévenir toute détérioration du climat social au sein de l'entreprise.
Nous sommes déterminés à défendre les intérêts des salariés et à obtenir des réponses claires et transparentes de la part de la direction. Nous appelons à une véritable prise en considération des revendications légitimes des salariés et à la réouverture de réelles négociations pour garantir des conditions de travail et des rémunérations justes et équitables.
La CFE-CGC Orange a soutenu les propositions suivantes pendant toute la négociation NAO 2024.
La Direction a dit NON !
- 6% pour la sauvegarde du pouvoir d’achat de tous les salariés perdu depuis 2020.
- Une augmentation collective pour toutes et tous pour mener à bien « Lead the future ».
- Une politique de réduction des écarts salariaux dans le respect des engagements égalité-professionnelle pour toutes les personnes dé-positionnées.
- Le respect de la proportion de femmes promues par rapport aux effectifs généraux dans l’entreprise.
- La création de critères d’équité dont la mise à disposition d’un « Salaire Global Base repère », pour chaque métier, sur chaque bande de rémunération, au périmètre d’Orange SA et de l’établissement.
- La mise à disposition d’un outil d’aide au positionnement salarial pour permettre aux salariés de se positionner dans un nuage de points pertinent au regard des « SGB repère ».
- La sortie des budgets de transformation d’entreprise du budget mobilité NAO. L’entreprise doit assumer les restructurations nécessaires à la mise en place de « Lead the Future ». Nous demandons un budget supplémentaire hors NAO pour accompagner chaque transformation d’entreprise.
- Un système de contrôle de la mise en oeuvre du budget NAO pour un suivi compréhensible et détaillé.
- Des augmentations individuelles en cohérence avec les entretiens d’évaluation annuelle.
- Un entretien bilan individuel pour les 20 000 salariés sans promotion depuis au moins 10 ans, avec le RH d’entité pour analyser le parcours professionnel, régulariser la rémunération ou identifier des axes d’évolution permettant au salarié d’atteindre une promotion ou une évolution salariale en rapport à la médiane des salaires de sa cible métier.
- La mise en place d’une commission paritaire pour analyser les dossiers salariés non promus depuis plus de 15 ans avec leur positionnement salarial, leur âge, leur catégorie, groupe d’emploi, métier.
- Une intégration dans la rémunération SGB d’un minimum de 50% de la Part Variable Vendeur annuelle pour les personnes en mobilité et en fin de carrière.
- Un entretien bilan individuel pour les 20 000 salariés sans promotion depuis au moins 10 ans, avec le RH d’entité pour analyser le parcours professionnel, régulariser la rémunération ou identifier des axes d’évolution permettant au salarié d’atteindre une promotion ou une évolution salariale en rapport à la médiane des salaires de sa cible métier.
- La mise en place d’une commission paritaire pour analyser les dossiers salariés non promus depuis plus de 15 ans avec leur positionnement salarial, leur âge, leur catégorie, groupe d’emploi, métier.
- La mise en place des Assises de la rétribution pour comprendre et simplifier le système.
NON aussi pour les fonctionnaires sur :
- Une mise en cohérence des indices de retraite avec les indices détenus à la fin de leur carrière pour les statuts de fonction.
- Des promotions de CDI en rapport avec les changements de corps de fonctionnaires (en %). Nous demandons la sortie des promotions intra-bande des statistiques de promotion
- Une équité de la rémunération fixe entre CDI et Fonctionnaire et entre genre H/F.
La Direction a donné un OK partiel sur :
- Un volume de promotion intra-bande, sans impact financier, en fonction de l’ancienneté et du positionnement du salarié sur l’indice terminal depuis plus de 4 ans. OK avec conditions et sans garantie de la part du Service Retraite Etat.
- un système de contrôle de la mise en œuvre du budget NAO pour un suivi compréhensible et détaillé,
- des augmentations individuelles en cohérence avec les entretiens d’évaluation annuelle.
Suite à l’entêtement incompréhensible de la DRH, la CFE CGC a envoyé le 7 mars un courrier au DRH Groupe , avec copie DGT , Inspection du travail d’Issy les Moulineaux, Procureur de la République.
En conclusion : Avec la DU de mars 2024 voulue par le DRH Groupe, la Direction de la division Innovation amplifie la démobilisation de nombre de nos collègues.
De plus, nous soulignons que la Direction de Innovation ne saurait se cacher derrière des directives nationales. Elle doit assumer et expliquer avec transparence la façon dont elle va faire appliquer cette DU au sein de la Division.
Par Maxence d'Epremesnil