New Blagnac, tous en flex

Le 26 septembre 2024, la Direction d’Orange SA a présenté au CSE INNOV une information en vue d’une consultation
sur le projet d’aménagement des espaces de travail du nouveau site « New Blagnac » qui consiste à accueillir sur un
nouveau site d’Orange environ 900 personnes en provenance du site historique de Blagnac.

Ce projet consiste en :
1. Un déménagement progressif des équipes de l’ancien site vers le nouveau,
2. Une adaptation des espaces de travail sur le site de type espaces partagés en « flexdesk » qui concerne toutes
les entités présentes à la cible, environ 1000 personnes, DTSI, (occupant principal), Systèmes d’informations,
Orange Innovation, Direction Technique du Réseau, Orange Wholesale, et DRHG et Fonctions Corporate, ainsi
que la DOGSO.
Les équipes Orange Business (OB) actuellement sur le site ne sont pas concernées car elles sont appelées à rejoindre
un autre site sur Toulouse : BALMA Tolosa, ce qui ne facilite pas les « value streams ».

Les documents communiqués aux représentants du personnel présentent le projet de d’aménagement, les
implantations prévues ainsi que les modalités d’accompagnement envisagées.
Sur le périmètre INNOV, environ 138 personnes sont concernées.

En s’appuyant notamment sur le rapport du cabinet Technologia, les travaux de la CSSCT, les réponses de la
Direction, le CSE a remarqué plusieurs éléments qui conduiront à une dégradation des conditions de travail des
salariés et des impacts RPS (avec in fine des impacts sur la performance du groupe).

Une organisation du travail, au service des collectifs de travail et de leur animation insuffisamment anticipée et qui pèsera de fait sur le management intermédiaire avec notamment une réflexion à avoir sur le lissage des temps de présence au sein du site
Une variable d’ajustement identifiée dans le télétravail mais avec des risques d’impacts sur les collectifs de travail et l’isolement qui nécessitent d’être bien anticipés. Par ailleurs, un recours accru au télétravail s’inscrit à l’encontre des objectifs poursuivis par la Direction en matière de synergies et de travail collaboratif.

Concernant plus spécifiquement les aménagements des espaces de travail :
Un recueil des besoins a été réalisé, mais des compromis semblent avoir été nécessaire du fait des contraintes de surfaces disponibles, ce qui ne permet pas toujours d’aboutir à des situations pleinement satisfaisantes et pourra freiner le travail des équipes (pertes de temps pour trouver des espaces et / ou s’y rendre,…).

Est-il normal que les salariés doivent négocier les moyens nécessaires à la réalisation de leur activité ?
Des interrogations pèsent notamment sur le nombre d’espaces de retrait, et la disponibilité de double écran sur les postes de travail.
Le taux de partage de 0,6 nécessitera certainement des ajustements de la part des équipes pour que cela fonctionne, en particulier les jours de forte affluence. Ce taux de flex office pourra également être moindre du fait de la présence d’externes, de stagiaire, etc… dont le nombre peut varier en fonction des moments.
Des ratios de surfaces au poste qui sont faibles, voire très faibles, de 4,4 à 6,8 m ² par poste, et pourront être à l’origine de nuisances sonores impactant la concentration ainsi que générer de l’incompatibilité avec un handicap auditif ou certains handicaps invisibles qui provoquent par exemple de l’hyperacousie, de l’hyperosmie ou des troubles de l’attention. À noter par ailleurs, que les ratios faibles se répercutent sur les distances réglementaires et normatives entre les équipements de travail qui ne sont pas toujours respectés.

Le fait que le projet ne respecte pas les normes en vigueur à certains endroits ne fait que confirmer une densification trop importante du site qui se traduira par une réorganisation du travail pour les salariés, au détriment des besoins métiers et de l’équilibre vie personnel/vie professionnel. Les salariés seront contraints de venir sur site quand ils pourront plutôt que quand ils en auront réellement besoin.

Une attention particulière doit être portées aux personnes porteuses de handicap et anticipée tant au niveau collectif qu’individuel.
Si la Direction porte cette volonté, il semblerait que dès à présent des locaux soient difficiles voire impossible d’accès pour les personnes qui seraient en situation de mobilité réduite. Par ailleurs la prévention du handicap doit se faire en amont et en aval du projet, pas uniquement en réaction. Selon le type de handicap, il est nécessaire de prévoir les besoins futurs (et pas seulement les cas actuels identifiés) de bureaux individuels de salariés étant en incapacité de travailler en espaces dynamiques. De plus, il faut garantir des moyens de sécuriser les équipements adaptés, sans avoir besoin de changer de place tous les jours et pendant la journée selon son activité. Au sujet du handicap, la solution d’évacuation via des « EVAC CHAIR » semble inadaptée et fera également porter la responsabilité à des collègues. La mise en place d’espaces d’attentes sécurisés est préconisée.
La nécessité de penser l’organisation et les temps de présence pour veiller à préserver les collectifs de travail et s’inscrire au service de la stratégie de l’entreprise.
Des inquiétudes quant à la disponibilité des places de parkings vélos et voitures ont pu être formulées.
Des inquiétudes fortes des salariés quant à leurs futures conditions de travail, et à leur capacité à pouvoir réaliser leur activité au service de l’atteinte de leurs objectifs sont formulées. Des salariés appréhendent une dégradation des conditions de travail malgré une adhésion à la nécessité de rationaliser les espaces de travail.
Concernant la sécurité incendie, le rapport Technologia lève plusieurs points de vigilance à vérifier
car s’ils ne remettent pas toujours en cause la réglementation, ils apparaissent comme des freins à une bonne évacuation des locaux, en particulier pour les salariés qui seraient en situation de mobilité réduite.
Les capacités du site en termes de renouvellement d’air sont également assez limitées.

Des risques psychosociaux qui pourraient s’accroitre du fait de la difficulté à réaliser l’activité dans les nouveaux espaces de travail.
Les représentants du personnel au CSE d’INNOV seront donc particulièrement attentifs à ces points.
Mesures d’amélioration à mettre en placeLes éllu s du CSE demandent à la Direction de prendre en compte l’ensemble de ces éléments et de mettre en place  des actions visant à supprimer les risques identifiés, en s’appuyant sur les préconisations du rapport Technologia
reprises dans le tableau de synthèse du rapport et sur le rapport de la CSSCT-Transverse.

Les élus du CSE Orange Innovation demandent notamment les points suivants nécessaires :

  • De donner de la visibilité aux salariés sur l’organisation du travail, et la stratégie qui la sous-tend
  • De réajuster certains choix envisagés notamment en termes de densité d’occupation avec la possibilité d’accroître les espaces de retrait à proximité des postes de travail mais aussi de pouvoir se conformer avec les recommandations normatives en vigueur en matière d’aménagement.  Des surfaces complémentaires ne peuvent- elles pas être envisagées sans mettre en péril les équilibres financiers du groupe ?
  • De mieux anticipe les besoins de salariés en situation de handicap
  • De faire valider les plans d’aménagement définitifs par un organisme certifié concernant la sécurité incendie et transmettre à l’instance ce rapport. Des installations complémentaires pour les salariés qui viendraient sur site en vélo, et ce afin d’encourager la mobilité douce, en phase avec les ambitions écologiques du groupe.

    La mise en place d’une commission de suivi
    Un suivi de la réussite du projet qui inclut des indicateurs relatifs et à la capacité des salariés à travailler dans de bonnes conditions dans les nouveaux espaces de travail : par exemple, impact sur les avenants au télétravail, sur la fréquentation du site, sur le nombre de réunion, sur l’atteinte des objectifs des équipes, sur l’absentéisme…
    Comme le prévoit l’article L2312-15 du Code du travail, les représentants du personnel au CSE demandent à la direction de lui fournir des réponses motivées sur les suites données à la présente résolution, et ce dans un délai raisonnable.
    En s’appuyant sur l’ensemble de ces éléments, le CSE estime que le projet tel qu’il est, comporte le risque d’une dégradation des conditions de travail du personnel.
    En conséquence, les représentants du personnel au CSE d’Orange INNOV, émettent un avis négatif sur les incidences en matière d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail résultant du projet et demandent à la Direction, tel que le prévoit le code du travail de mettre en place des mesures correctives et préventives visant à supprimer les risques identifiés.

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