LE SCANDALE DES JETONS DE PRESENCE

Doit-on être surpris que Didier Lombard ait jugé bon, depuis son entrée en fonction en février 2005, d’augmenter substantiellement le montant des « jetons de présence » pour les membres du Conseil d’Administration ?

Précédemment limité à 250 000 euros par an, le montant total des jetons de présence a été porté au plafond de 500 000 euros par an, puis à 600 000 pour l’exercice 2008. On peut s’interroger sur la légitimité du versement de jetons de présence aux membres représentants de l’État ou salariés de l’entreprise.

Pour les administrateurs élus par les salariés, à l’exemple des parlementaires qui reversent leurs indemnités à leur parti politique, deux d’entre eux (CGT et SUD) reversent leurs jetons de présence à leur organisation syndicale. L’examen attentif des documents de référence publiés par France Télécom permet de noter que le troisième, élu sortant CFDT, les a touchés à titre personnel. Cela représente la coquette somme de 55 000 euros net au titre de l’exercice 2008, et plus de 230 000 euros pour l’ensemble de sa mandature. En plus de son salaire.

En quelques réunions, il aura gagné l’équivalent de 8 ans du salaire net moyen à France Télécom. On comprend mieux pourquoi les représentants CFDT votent systématiquement l’augmentation des dividendes aux actionnaires.

Les candidats CFE-CGC/UNSA s’engagent à reverser leurs jetons de présence à leur organisation syndicale et à l’ADEAS*, pour leur donner les moyens de financer les actions nécessaires à la défense de l’intérêt des salariés.

C’est en période de crise que l’importance des administrateurs salariés se révèle.

En 2006, Antoine Zacharias, PDG de Vinci (entreprise phare du CAC 40 construisant et gérant des infrastructures publiques), a voulu s’octroyer un énième bonus : 8 millions d’euros. Il avait touché en 2005 : 44 millions de stock-options, 13 millions de prime et un salaire annuel de 4,3 millions d’euros (150 ans du salaire moyen de l’époque !). Son numéro deux s’y est opposé, et c’est le Conseil d’Administration qui a dû trancher. En votant la perte de confiance, l’élu CFE-CGC a fait basculer la situation, à une voix près, provoquant le départ de M. Zacharias.

Le 22 octobre vous choisirez qui doit représenter les salariés au Conseil.

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