Information syndicale CFE-CGC: Ou en sommes nous?
Rédigé par Patrice Seurin le . Publié dans SCE.
information syndicale CFE-CGC: Ou en sommes nous?
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Sujet: Il est
temps de faire le bilan, d'en tirer les conséquences et de rebondir / Vous avez
le droit de savoir ce que vous savez déjà.
Chers
collègues,
Le top management
nous demande notre opinion et nous avons jusqu'au 28 novembre pour participer au
baromètre salariés d'Orange Business Services... Chiche?
Que
constate t'on depuis quelques années pour
Equant?
· Chiffre d'affaire
en berne malgré un redressement en fin de
cycle (les variations de change € / $ ont aussi aggravé cette
situation)
· Les charges
s'envolent en relatif par rapport au chiffre
d'affaire
o Frais de
personnel dans les autres pays en très nette augmentation
o
Frais de personnel en France en
nette diminution
o Autres frais
en augmentation
· Dégradation de
notre efficacité collective et donc de la productivité de notre
entreprise
Quelle
analyse peut-on faire?
· Nos dirigeants ont mis en place une
stratégie d'outsourcing et d'offshoring
massive et sauvage pour réduire nos coûts et rester concurrentiel
tout en restant officiellement focalisé sur la satisfaction de nos clients: Loin de réduire nos coûts, cette politique a entrainé
l'effet inverse ! et même pire !!
o
Augmentation des
coûts et dégradation de notre MBO (Marge Brute
Opérationnelle)
o
Dégradation de
notre efficacité et de notre productivité et donc de notre
capacité à satisfaire nos clients qui sont, ne l'oublions pas, notre raison
d'être (message pour nos top managers ;-). Cette dégradation n'est pas étayée
par des chiffres et les sondages de satisfaction client semblent même nous
donner tort. Cependant, nous constatons tous les jours le manque d'efficacité
croissant de notre organisation qui ne fonctionne que grâce à
§
l'expertise
acquise dans le passé
§
aux anciens
réseaux de relations professionnelles/personnelles invisibles dans
l'organisation et le process officiel
§
au courage
et la volonté des employés qui n'ont pas encore baissé les bras
§
au fait que
nos principaux concurrents sont dans la même situation que nous.
· Notre seule
ambition est elle la médiocrité? Ou veut-on créer une dynamique de
l'excellence?
· Augmentation de
nos investissements sans retour sur investissement.
L'augmentation des investissements est une bonne chose mais à condition que cela
contribue à l'amélioration de notre productivité ou participe à la conquête de
nouveaux marchés. Là encore, le constat est négatif, l'augmentation des
investissements n'améliore pas nos résultats :-(( Seul un investissement
produisant un retour sur investissement positif a du sens. Le Comité exécutif
fait-il les bons choix? Investit-il au bon endroit? (Note: C'est une analyse
globale, certains investissements sont assurément très justifiés mais le
résultat global nous montre que d'autres doivent être très mauvais). Le P&L (Profit and
Loss) et son analyse est un vieux sujet. C'est un outil indispensable pour
contrôler la profitabilité d'un investissement (Produit, Grand projet de type
Outsourcing ou autre) et décider de continuer ou d'arrêter cet investissement.
Que constate t'on? Toujours pas de mesure précise du P&L en place: Ce qui
revient à conduire une voiture les yeux fermés :-((
Mais
pourquoi en sommes-nous arrivé là?
Il faut
revenir au point de départ et se poser quelques questions simples:
·
Pourquoi
l'outsourcing?
o L'outsourcing est une stratégie financière pour l'amélioration des
indicateurs financiers d'une l'entreprise. Dans l'hypothèse d'un outsourcing à coût
constant d'une partie de l'activité interne d'une entreprise, les indicateurs
financiers s'améliorent mécaniquement.
o C'est un
"miracle de la Finance", mais que cache ce mystère? Permettez-nous d'être
suspicieux car l'histoire de la Finance et l'histoire très récente, nous a rappelé brutalement
que les méthodes financières pouvaient nous conduire à des catastrophes...
o Dans
l'hypothèse où l'on ne dégrade pas le service, où l'on n'augmente pas les coûts
et indépendamment des indicateurs financiers, quel est le bilan financier et
Industriel d'un outsourcing?
§
Au niveau financier? RIEN. On
dépense la même chose pour avoir le même résultat - Super ?
§
Au niveau
industriel? On a perdu l'expertise du domaine
outsourcé. Si ce domaine n'a pas d'intérêt pour l'entreprise (e.g. la
tonte des pelouses), ce n'est pas grave. Si par contre, cette activité fait
partie de la valeur ajoutée de l'entreprise (e.g. tout ce qui touche aux Réseaux
et Services incluant le 'Network et le Service Surround" dans les phases de
Think, Build and Run pour un Opérateur), c'est une erreur stratégique quand c'est du cœur de métier dont on se sépare,
c'est la raison d'être industrielle de l'organisation que l'on abandonne, c'est
l'âme de l'entreprise que l'on vend. Mais OBS
a t'elle vraiment une stratégie Industrielle?
o Tout cela,
c'est dans le meilleur des cas. Nous savons bien qu'en réalité, l'outsourcing a aussi pour conséquence la dégradation
du service et l'accroissement des coûts car
§
L'outsourcing
d'une activité revient aussi à externaliser la marge correspondante. Le premier
objectif d'un fournisseur est de maximaliser ses marges, logique.
Il est naïf de penser le contraire.
§
Le travail et
l'expertise ont un coût sur le marché, il est naïf de penser
qu'un fournisseur peut offrir une ressource à un prix inferieur au marché, c'est
à dire avec une marge négative. Lors d'un outsourcing, la négociation du contrat
est très orientée sur la négociation des TJM (Taux Journalier Moyen). Il s'avère
bien souvent que les TJM négociés correspondent à des compétences inférieures
aux besoins réels pour la simple raison que sinon, le business case est mauvais
et le deal ne se fait pas.
La négociation des TJM (Taux
Journalier Moyen) est un piège qui peut s'avérer très dangereux. Ce
phénomène entraine aussi une dégradation du service attendu, des insatisfactions
et des conflits.
§
L'outsourcing
crée mécaniquement un "over head" administratif très
significatif de gestion de contrat, de process
de communication, d'interface avec une entreprise externe, de renforcement des
contrôles et de gestion des conflits. Cela implique donc des risques
certains. La
situation est bien sûr encore pire quand plusieurs fournisseurs sont impliqués
sur le même domaine et doivent interagir entre eux.
§
Tout cela
ce fait au détriment des vrais clients qui
nous font vivre et qui ne sont plus dans ce cas au centre de nos
préoccupations.
o
Un autre effet pervers de
l'outsourcing est la démotivation des
employés qui passent souvent d'une situation d'expertise ou ils
contrôlent la situation et fournissent une valeur ajoutés significative à une
situation d'impuissance à faire faire. De plus, le constat que le résultat est moins bon pour un coût
supérieur est une raison de démotivation et de stress.
· Pourquoi l'offshoring?
o Pour réduire
les coûts, mais bien sûr.
o
Le TJM est plus faible dans certains
pays. Pourquoi ne pas en profiter? Cela parait alléchant, voire évident. Et en
plus c'est (était) un sujet a la mode, ceux qui ne le pratiquaient pas avait
l'air d'imbéciles obtus et pas du tout dans le coup... Aujourd'hui, c'est
l'inverse, en arrière toute!
Ne soyons pas les derniers à remettre les pieds sur terre.
o Quel est le
bilan concret après quelques années d'expérimentation?
§
Augmentation des
coûts de personnel (hors France) alors que le
périmètre et le volume d'activité n'a pas été modifié en proportion.
§
Structure de coût
catastrophique impliquant une croissance
importante difficile à contrôler. En effet, nous avons recruté dans des "pays à
bas coûts" et nous subissons maintenant une croissance mécanique de la masse salariale de l'ordre
de 15% à 20% par an
!! due au marché de
la main d'œuvre très tendu dans ces pays en forte croissance. Cela veut tout
simplement dire que nous nous retrouvons maintenant dans une situation très
délicate avec des coûts qui augmentent de façon mécanique. On pourrait bien sur
envisager de bloquer les augmentations de salaire dans ces pays, mais la
conséquence serait de voir partir les meilleurs et les autres rester (ce qui est
déjà plus ou moins le cas). La pression est plutôt vers l'accroissement des
ressources, car comme en parallèle, le service s'est dégradé, le management a
tendance à compenser par une augmentation des ressources. C'est le cycle infernal, la quadrature du cercle.
§
Dégradation du
service due
§
A la
sous estimation de l'expertise
considérable à transférer
§
Au taux de rotation du personnel dans ces pays
qui est très important. Vous avez dû constater qu'il n'est pas rare de changer
d'interlocuteur très souvent sur un même sujet et de devoir tout réexpliquer
depuis le début :-( ce qui entraine aussi des "coûts cachés" considérables
incontrôlables. D'autre part, ce taux de rotation important empêche le
développement de l'expertise et entraine des coûts importants de formation.
Sommes nous devenus un centre de formation à
l'offshore?
Bon,
c'est pas terrible, mais que faire?
·
Notre top
management doit prendre ses
responsabilités
o
Arrêter de se
convaincre que tout va bien et que la stratégie actuelle est la
bonne.
o
Arrêter de suivre
des dogmes comme ceux de certains pseudos financiers qui ont démontré
leur aptitude à nous mener au désastre.
o
Ne pas accepter
du top/middle management des tableaux de bord vert qui cachent les vrais
problèmes mais aussi accepter de prendre les
mauvaises nouvelles comme une opportunité d'améliorer la situation. En bref,
stopper l'effet Tchernobyl basé sur la
politique de l'autruche.
o
Faire un vrai
bilan en écoutant les employés qui sont confrontés aux vrais
problèmes (c'est dur mais c'est nécessaire et salutaire)
o
Tirer les
conclusions des choix passés et de la situation à laquelle nous
ont conduit ces choix. Ne pas hésiter à les
remettre en question. Ca, c'est du management.
o
Considérer toutes
les possibilités de façon "open", c'est à dire en écoutant et en
prenant en compte toutes les idées et suggestions sans censure dogmatique à
priori. Par exemple:
§
L'insourcing de
certaines activités faisant partie de notre cœur de métier et/ou pouvant nous
ramener de la marge doit être considéré. Arrêtons d'enrichir
certains de nos fournisseurs.
§
L'organisation
technocratique et taylorisée de l'entreprise doit être remise en
question. D'autres modèles plus modernes
doivent être considérés.
§
Les personnes
doivent être remises au centre de la stratégie
d'entreprise plus dans les faits que dans les
discours. Les employés ne sont pas des pions mais le principal et même le seul
capital de l'entreprise.
o Prendre des
décisions qui restaurent une véritable
stratégie industrielle et une meilleure profitabilité. Ca, c'est
entreprendre.
o
Nous avons
besoins d'entrepreneurs, pas de suiveurs.
· Nous devons saisir
toutes les opportunités à tous les niveaux pour exprimer nos opinions sur la situation et
sur les solutions à apporter car nous sommes
tous des acteurs qu'on le veuille ou non.
o
Exprimez votre
opinion aux managers, à tous les niveaux
o
Participez au
baromètre salariés d'Orange Business Services... Chiche?
o
Supportez vos
Délégués Syndicaux pour qu'ils restaurent au plus vite
un dialogue constructif avec la
Direction.
o Nous devons,
nous aussi être des entrepreneurs et montrez
l'exemple à notre management si besoin.
Together we can do
more.
Cordialement ,
Section Syndicale CFE-CGC Equant
France SA
Contact
:
-Philippe OLIVIER DSC CFE-CGC Equant
France SA
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PS:
Note au top management:
Quand l'ensemble des
employés lisent dans une note officielle que :
"tous les vols doivent être en
classe économique, quelle que soit la durée du voyage"
alors que la
très grande majorité du personnel :
· ne voyage plus depuis
très longtemps même quand il le devrait
· n'a jamais voyagé dans
une autre classe qu'économique
· et que de plus ca fait
des années que l'on reçoit le même message régulièrement
Cela
décrédibilise le management en avouant son incapacité à contrôler des charges
simples.
Ne le dites pas, faites le
;-)
Philippe OLIVIER
DSC CFE-CGC Equant France SA
Orange Business Service
FT/SCE/EQUANT/INTL
AND BACKBONE NETWORK FACTORY/ENTERPRISE NETWORK DESIGN AND DEPLOYMENT/CENTRAL
NETWORK PLANNING
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