Dans les centres d'appels tunisiens, le souffle de la révolution - Mediapart

 

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Le 14 janvier, jour de la fuite de Ben Ali, la zone industrielle de Ben Arous, au sud de Tunis, a été le théâtre d'un curieux manège. «On a vu plein de gens passer avec des écrans géants dans les bras», raconte Saber Draoul, employé de Téléperformance (TP). Des pilleurs avaient profité de la confusion pour embarquer les téléviseurs de l'usine du coréen LG toute proche.

Téléperformance à Ben Arous, 1200 salariés : Ce jour-là, les 1.200 salariés du centre d'appels ont terminé à 15 heures. Puis les patrons français sont rentrés à Paris. Le site a fermé trois jours, sur ordre de la direction. Il a fallu dérouter les appels vers les call-centers français…

Le mardi suivant, l'activité a repris. Et depuis un mois à Ben Arous comme dans les cinq autres sites tunisiens de Téléperformance, le leader mondial des centres d'appels, les téléconseillers travaillent normalement. «L'engagement de nos collaborateurs et de la direction a été exemplaire», explique l'entreprise, qui a pourtant jugé bon début février de se dire «prudent(e)» pour l'année 2011 en raison de la fragilité de l'économie européenne et de «l'instabilité récente de certains pays, principalement en Afrique du Nord où le groupe est implanté»…

 

…Certains rêvent aussi de changer de voie, voire de se lancer tout seul, dit Mehdi Toumi, 41 ans, responsable d'unité. «Avant, ce n'était pas possible de créer sa boîte. Quand on commençait à passer aux choses sérieuses, les proches de la famille royale (sic) venaient immédiatement prendre leurs bénéfices. Maintenant, ça va peut-être changer.»

Au siège français d'Orange, on s'inquiète d'ailleurs d'une possible hémorragie des talents. «Avec la confiscation systématique de l'économie par le clan au pouvoir, la classe moyenne ne créait pas d'entreprises. Désormais, avec la révolution, ces jeunes vont pouvoir se lancer. Orange, qui a aujourd'hui dans les centres d'appels tunisiens de Téléperformance la crème de la crème, craint logiquement que la qualité de recrutement ne baisse, et que le service n'en pâtisse», explique Sébastien Crozier, syndicaliste CFE-CGC/Unsa.

Extrait : Médiapart- Mathieu Magnaudeix - 1 mars 2011

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