Comment le CHSCT de France Télécom Lorraine-Nord s'est impliqué dans un plan d'actions - AEF
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Risques psychosociaux : comment le CHSCT de France Télécom Lorraine-Nord s'est impliqué dans l'élaboration d'un plan d'actions (2011)
« Un dialogue construit au sein des CHSCT », « une pratique ancrée des groupes de travail » et « la conduite d'une analyse des risques psychosociaux par les membres du CHSCT et le management avant tout projet d'évolution et de réorganisation » : c'est la méthode qu'ont adoptée les membres des CHSCT et la direction de l'unité d'intervention Alsace-Lorraine de France Télécom Orange, depuis la mise en place d'un plan de prévention des risques psychosociaux en 2008.
François Pierson, responsable des relations sociales de l'unité, revient sur les conditions d'élaborations de ce plan d'action, le 22 octobre 2012, à l'occasion d'une table ronde organisée par l'Aract dans le cadre de la 9e semaine pour la qualité de vie au travail.
« Le contexte de l'entreprise France Télécom a connu d'importantes évolutions, de PTT à Orange », rappelle-t-il. « Pour les 80 000 salariés, dont 70 % de fonctionnaires, cela a représenté de nécessaires adaptations, ainsi qu'une évolution des valeurs. Lorsque la problématique des risques psychosociaux émerge, en 2008, les IRP sont alors relativement nouvelles, les premières élections professionnelles remontant à 2005 ».
UN COMITÉ DE PILOTAGE ÉMANANT DU CHSCT
En 2008, « la direction [nationale] a la volonté de travailler sur la prévention des risques psychosociaux, sans savoir au départ comment les appréhender, sans connaissance du domaine, ni de la méthodologie ». Localement, l'UI Alsace-Lorraine déclare « deux suicides de salariés [en mai et juin 2008], sans que l'enquête diligentée depuis ait conclu à un lien entre ces gestes et le contexte professionnel ».
D'emblée, les trois CHSCT du secteur - l'un pour la Lorraine Nord, le deuxième pour la Lorraine Sud, et le troisième pour l'Alsace - décident « de façon autonome » de monter des groupes de travail, qui débouchent pour l'un sur une expertise du cabinet Secafi (en Alsace), pour un autre sur un accompagnement de l'Anact / Aract (en Lorraine-Nord), et pour le troisième « sur des journées d'information de la Cram, sans soutien particulier » (en Lorraine-Sud).
Pour sa part, François Pierson détaille les étapes du processus suivi dans le secteur Lorraine-Nord (avec le soutien de l'Aract-Lorraine). « Début 2010, nous avons constitué un comité de pilotage émanant principalement du CHSCT.
Y sont représentés la direction de l'UI, les membres de la direction territoriale Grand-Est, les membres élus du CHSCT et les représentants syndicaux, le médecin du travail et le préventeur. Les objectifs suivants sont fixés : définir ce que sont les risques psychosociaux, rechercher leurs causes, élaborer un diagnostic et proposer des recommandations ». « Nous avons commencé par une phase de d'acquisition de la méthodologie, avec la réalisation d'une série d'entretiens individuels et collectifs [par l'Aract Lorraine] de différents acteurs : salariés, managers, médecin du travail, préventeur et les IRP. Le comité de pilotage a aussi été formé sur la définition de ces risques et la méthodologie de travail », indique François Pierson.
« Ensuite, six réunions du comité de pilotage ont permis de partager et d'analyser les résultats des entretiens, de repérer les situations à problèmes et d'en identifier les causes, et enfin de proposer des actions de prévention. »
« NOUS SOMMES ALLÉS VOIR LES SALARIÉS »
« Passée cette première phase de plus de six mois, nous avons volé de nos propres ailes », poursuit le représentant de France Télécom. De nouveau, un « groupe de travail » émanant du CHSCT se met en place, en septembre 2010 (avec des membres élus du CHSCT et des représentants syndicaux, le médecin du travail, le préventeur, le DRH ou son représentant, ainsi que des managers). Son objectif consiste à analyser les risques psychosociaux rencontrés par les techniciens d'intervention, en utilisant la méthodologie Anact / Aract, et à faire « des propositions d'actions s'inscrivant dans leur quotidien ».
En juin 2011, la démarche aboutit à la présentation au CHSCT d'un « plan d'actions », « comprenant les actions proposées par le groupe de travail [et validées par la direction de l'UI] et organisant la communication en direction des salariés ».
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(1) Au plan national, France Télécom réalise tous les six mois un sondage sur cinq thèmes principaux : « la qualité des relations managériales », « la qualité de vie au travail », « la perception des éléments de reconnaissance et de rétribution », « les perspectives professionnelles », « la stratégie de l'entreprise ». En 2010, un accord sur l'évaluation et la prévention des risques psychosociaux au travail a été signé.
Extrait : AEF - Dépêche n° 173921 - 31/10/2012
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