PPCR : Orange s’apprête à déclasser les corps de cadres et de cadres supérieurs de France Télécom
Rédigé par Christian TRUONG NGOC le . Publié dans Conseil des Questions Statutaires d'Orange.
L'appel du syndicat CFE-CGC d'Orange aux autres organisations syndicales n'a pas eu l'effet escompté.
Certaines organisations syndicales préfèrent tracer des plans improbables sur la comète (fusion de corps en voie d'extinction) que de défendre l'équivalence actuelle de nos corps avec ceux de la fonction publique. Elles privilégient les jeux de superstructures sur le maintien de l'infrastructure.
Pendant ce temps, les pseudo-experts d’Orange ont encore frappé.
Dans une note intitulée « Mise en parallèle des corps de cadres et cadres sup d’Orange, du corps des Attachés et des corps des professeurs de l’Education nationale » les « experts » exposent un concentré de leurs pratiques incantatoires et manipulatoires.
Cela commence dès la première ligne de la page 1 où il est affirmé que pour présenter le CAPES, il faut au minimum une Licence ou un Master.
L’Union européenne (réforme LMD) distingue seulement trois niveaux de diplômes d’enseignement supérieur la Licence (bac + 3), le Master (bac + 5) et le Doctorat (bac + 8) et les niveaux de qualification que ces diplômes représentent sont tout à fait distincts.
En France, le diplôme intermédiaire entre le Licence et les DEA et DESS est la maîtrise (bac +4). La maîtrise a pris le nom de Master 1 (bac + 4), alors que le Master 2 (bac + 5) correspondant aux DEA et DESS est le seul vrai mastère au sens de l’UE.
Pour les candidats au concours externe de professeur certifié, l’exigence d’être inscrit en 1ère année d’étude en vue d’obtenir un Master fait à l’évidence référence à un Master 1, sinon l’exigence porterait sur l’inscription en 2ème année d’étude aboutissant au Master.
Le niveau de recrutement des professeurs certifiés est donc passé de bac + 3 à bac + 4 et non à bac + 5 comme le soutiennent les « experts ».
Le fait qu’un corps soit en extinction n’est pas un motif pour déclasser ce corps (IN et classe III) au motif qu’une exigence nouvelle (passage d’un recrutement à bac + 3 à un recrutement de fait à bac + 4) est apparue pour un corps équivalent.
Déclasser un corps, c’est spolier ses membres.
A la page 2, les « experts » indiquent que les aspirants au concours des professeurs agrégés doivent être au moins titulaires d’un Master c’est-à-dire en France soit d’un Master 1 (bac + 4), soit d’un Master 2 (bac + 5). Le décret n’impose nulle part le niveau bac + 5. C’est une manipulation de nos « experts ».
Donc, on peut toujours concourir pour être professeur agrégé avec une simple Maîtrise (bac +4) ou un Master 1 (bac + 4).
Les « experts » qui connaissent mal Orange font état d’un taux de 7 % des candidats inscrits admis à l’agrégation et prétendent que c’est beaucoup plus facile à Orange (page 4). C’est une incantation qui ignore que les derniers concours d’INP externe attiraient 2000 candidats pour 60 postes disponibles soit seulement 3 % d’élus.
Les « experts » d’Orange ayant qualifié le concours de l’agrégation de très sélectif, et en vertu des approximations précédentes (professeurs certifiés à bac + 3 ou bac +4 et professeurs agrégés à bac +4 ou bac +5), ils « décident » que le corps des cadres supérieurs d’Orange n’est pas équivalent au corps des agrégés car son niveau de recrutement ne serait pas équivalent.
Or, s’il y a une rupture d’équivalence c’est en faveur des cadres supérieurs de France Télécom qui ont été recrutés par un concours plus sélectif que l’agrégation, en externe à bac + 5 et jamais à bac + 4 comme les professeurs agrégés.
En foi de quoi, les « experts » déniant l’évidence des intégrations d’IN, de III 2 et de III 3 dans l’Education nationale comme professeurs certifiés, leur refuse l’alignement sur les grilles des professeurs certifiés.
Pour les IV 3 à IV 6, les « experts » se fondant sur leurs incantations relatives à la « notion de cadres supérieurs », nullement documentées, estiment qu’ils ne sont pas reconnus comme un grade d’encadrement supérieur.
Bigre, selon nos « experts » les IV 3 à IV 6 ne feraient donc même pas partie de l’encadrement ? Les voilà donc rélégués en-dessous des agents de maîtrise ou des cadres d’exploitation.