Pour la 1ère fois, la CFE-CGC ne signera pas l’Accord de Gestion Prévisionnelle de l’emploi et des Compétences (GPEC).
Rédigé par CIT Emploi et Métiers le . Publié dans Emploi Métiers.
Une signature aurait entériné - sur le périmètre France concerné - plus de 10 000 destructions de postes à temps plein sur les 3 ans à venir, perpétuant l’hémorragie des emplois que connait le Groupe depuis de nombreuses années. Sur la période 2013-2020, nous serons passés de presque 100 000 à 69 000 postes, et cela, à condition que les recrutements annoncés aient bien lieu.
Oui, si les recrutements ont bien lieu ( !), car la nature du comblement des écarts entre les besoins et les ressources n’est jamais justifié par la direction ! Le recours à la sous-traitance ou à de la main d’œuvre précaire devient systématique (taux de sous-traitance en augmentation sur le triennal 2018-2020, de 30 à 35% de la Force au Travail), quant aux alternants et aux stagiaires, ils se retrouvent bien souvent à tenir des postes qui devraient être transformés en CDI !
En toile de fond, ce sont des pans entiers de l’activité du Groupe Orange qui disparaissent
La CFE-CGC souhaite dénoncer les situations de surcharge de travail dans tous les services où les départs sont massifs.
La prévision d’emplois dégrade totalement les conditions de travail et la qualité de service attendue par les clients. Elle contribue en outre à désertifier encore davantage les régions, l’Ile de France continue en effet d’augmenter son poids relatif (un emploi sur 3 est francilien).
Dans les Directions Opérationnelles, sur le triennal annoncé, seuls 25% des départs sont remplacés. (Le taux d’activité doit baisser à 80% sur les 3 ans. ? ). La direction a-t-elle véritablement anticipé les conséquences sur les conditions de travail, la charge, et finalement sur la qualité du service rendu aux clients ?
Les réorganisations s’enchaînent : les Unités d’intervention doivent faire des arbitrages d’activité, en défaveur du service universel, avec les conséquences que l’on redoute (injonction Arcep sur le service universel à 1 milliard d’euros d’amende potentielle).
La GPEC, qui est l’outil qui devait permettre à l’entreprise, aux partenaires sociaux et aux salariés, de comprendre les effets sur l’emploi de la stratégie de l’entreprise, est réduite à un simulacre d’accord, visant à faire entériner les choix sur l’emploi et les métiers. Les outils permettant un pilotage loyal de l’emploi ont été réduits et ne permettent pas aux Organisations Syndicales de rendre un avis éclairé. L’accord qui nous a été présenté n’est que l’ombre de l’accord 2011, pourtant balbutiant sur le thème (à l’époque nouveau) de la prospective Métiers.
La GPEC 2018 ne présente, ni les métiers en effectifs à date et à 3 ans, ni les ventilations par structure d’activité et par périmètre géographique. Orange souhaite considérer l’emploi aux bornes du Groupe mais 1 salarié sur 2 est hors périmètre du pilotage de l’emploi. Les modalités de mobilité intragroupe sont limitées à un « socle commun de mobilité » qui ne concerne que la prise en charge des déménagements.
La CFE-CGC a pourtant tenté de négocier au travers de 18 séances de négociation, 6 bilatérales post-négociation une contre-proposition d’accord « remise clés en main » à la direction.
Nous considérons que :
- la direction souhaite que chaque salarié soit acteur de son évolution professionnelle mais sans lui en donner les moyens.
- la direction remplace la garantie des emplois par une promesse d’employabilité
- la direction refuse de fournir les modalités d’accompagnement nécessaires, tant en terme de formation que d’aides financières, dans le cadre de mobilités internes ou externes.
- la direction ne propose aucun projet aux différents Territoires concernés par les fusions d’entités, les mutualisations d’activité...
- la direction refuse de fournir une prospective-métiers univoque, capable d’éviter des inégalités de traitements entre salariés positionnés sur des « métiers à la mode » et tous les autres salariés pour qui la prospective-métiers, les passerelles, les formations, les modalités de mobilité doivent absolument être développés
La CFE-CGC ne signera pas cet accord.