Rapport d’activité T2 : les trimestres se suivent et se ressemblent !
Rédigé par Hugues DE CHAMPS le . Publié dans Orange France Siège.
Orange affiche au T2 2021 un CA en légère croissance 2,6 % (yoy), mais pour autant ses marchés leaders sont en panne : la France – 0,7 % et l’Espagne – 2,7 %. La zone Afrique Moyen-Orient est une fois de plus la locomotive de notre CA avec une croissance record de 14,4 % ! L’Europe de l’Est progresse aussi + 6,1 % ainsi que le Marché Entreprises qui repasse en positif grâce à de belles performances sur le Cloud et la Cybersécurité.
Les forces d’Orange restent les mêmes qu’hier que ce soit en France ou en Europe avec les réseaux « propriétaires » et les offres convergentes :
- Les réseaux en termes d’achat de licences, de déploiement et de commercialisation ;
- La convergence : moyen de fidéliser des clients avec des marges et un ARPO plus élevés de nos concurrents.
Attention tout de même en France, si les performances en termes de placements bruts sont excellentes sur le Grand Public, les résiliations de nos clients en parc entament nos parts de marchés :
- Sur le Mobile : - 2,8 points, PDM de 35,9 % ;
- Sur la Fibre : - 7 points, PDM de 42 %.
Autre point, les performances exceptionnelles du mobile qui nous a permis de réaliser 101 000 placements, dues à des offres très agressives sur SOSH (+ 50 %).
Les relais de croissance et de diversification, eux, sont restés à quai : Orange Bank, Maison sécurisée, OCS, assurances mobiles ne convainquent pas les clients. Pire, dans bon nombre de cas, les clients ne conservent pas les offres dans le temps (80 à 95 % des assurances mobiles sont résiliées).
L’entreprise martèle que le business perdu dans les boutiques est compensé par le Digital. Inexact : le digital progresse bien de 51 % mais pour des « actes non à valeur » seulement ! (Par exemple la consultation des factures en ligne).
A contrario, les actes à valeur ne représentent que 25 % du digital ce qui ne permet pas de compenser le business perdu par les boutiques définitivement fermées. Le canal digital pour les offres relais de croissance ne pèse que 3 % ! Y compris pour Orange Bank « La banque 100 % digitale » : 3% des placements Orange Bank se font en ligne uniquement ! Heureusement les boutiques sont là pour vendre cette offre.
Sur ProPME de belles performances sur nos business historiques mais…
Pas d’effet « Free Pro » pour l’heure mais la vigilance reste de mise. Le marché commence à bouger avec des offres sans engagement, proposées par Bouygues et SFR. A surveiller donc.
Les performances ont été remarquables grâce à de belles ventes mais aussi à une grande maîtrise des résiliations.
Nos relais de croissance, eux, sont toujours atones. Comme un symbole notre offre « site Web » après plus de 3 ans n’affiche un parc que de… 3 000 clients. Rien sur la banque et notre offre Anytime lancée début 2021 en beta test. Seule lueur d’espoir, le très bon démarrage de Cyber filtre.
Analyse de la CFE-CGC
Le business se tend de toutes parts. Nos relais de croissance sont littéralement absents ! Orange vit sur ses acquis. Face à des performances qui se crispent toujours un peu plus, l’entreprise oppose 2 postures : « la politique de l’autruche » et la « méthode Coué », comme si éluder les questions qui fâchent et le fait de rester positif à tout prix était suffisant pour faire tomber la pièce du bon côté…
La vision affichée par l’entreprise est toujours plus éloignée de la vie de ses collaborateurs. L’entreprise se crispe et s’arc-boute sur ses positions en prônant la double doctrine « faisons des économies grâce au plan scale up » et « tout va pour le mieux » ; cette stratégie très « court termiste » ne garantit pas les résultats d’aujourd’hui et hypothèque toujours un peu plus ceux de demain.
La CFE-CGC rappelle que la volonté farouche de l’entreprise de faire remonter le cours de l’action Orange à tout prix n’est pas une stratégie en soi.
En outre, elle ne pourra se réaliser qu’au travers d’une politique d’investissements importants et la collaboration de ses salariés avec pour ambition de réenchanter l’expérience de ses clients.
Le mutisme pratiqué par l’entreprise nous éloigne toujours un peu plus de ce choix indispensable pour notre survie et le bien vivre ensemble est important pour relever les défis majeurs qui se dressent devant nous.