Baisse des minimas salariaux, baisse de rémunération pour plus de 40% des salariés : la claque !
Rédigé par Thibault LINTE le . Publié dans OBS SA (UES OBS).
Dans un contexte de forte inflation, la direction n'a pas donné suite à nos demandes concernant une augmentation générale pour palier à une partie de la hausse des prix.
Mais il y a PIRE !L'accord prévoyait que les syndicats valident la suppression des minimas salariaux dans l'entreprise.
Cette suppression des minimas se fera par décision de la direction, mais sans notre accord car c'est une mesure que nous ne pouvons accepter, vous ne nous avez pas élus pour négocier le poids des chaines !
Tableau représentant les équivalences entre les nouveaux et anciens minimas*
*NB : les catégories des nouveaux et anciens minimas ne sont pas similaires, pour plus de lisibilité, nous avons utilisé les équivalences suivantes : ETAM débutant = position 1.2 (en dessous du SMIC !) / Cadre débutant = position 1.2. Retrouvez l’exhaustivité des minimas salariaux ici.
Cette décision n’impacte pas que les bas salaires, mais toutes les catégories de l’entreprise. Cette décision impacte aussi toutes les mesures qui prennent en compte la masse salarie comme base de calcul : budget des activités sociales et culturelles, prévoyance, intéressement, et prime vacances. Chacun d’entre nous va donc perdre un peu à cause de la baisse de la masse salariale globale.
Bonjour effet de Noria
Cette décision va aussi avoir un impact sur une grande partie d’entre nous car elle permet la mise en place de « l’effet de noria » dans l’entreprise !
Cet effet se résume simplement : si on peut recruter de jeunes ingénieurs à 25 000€ annuels dans l’entreprise ; les salariés gagnant 40 000€ deviennent vite de très gros salaires en comparaison ; ils deviennent donc moins augmentés, voire, on peut leur demander de partir… Ce système est développé dans un grand nombre d’ESN, poussant au bout de l’exercice le turnover à outrance.
Nous sommes désemparés que la direction d’Orange souhaite mener son modèle social dans cette direction si destructrice de valeur.
Avant même les augmentations, baisse de rémunération pour plus de 40% de l’entreprise !
Autre mesure qui aurait pu être bonne si elle n’entrainait pas une perte de salaire pour la moitié des salariés : le passage à une prime vacances égalitaire.
Actuellement, la prime vacances est distribuée en juin à tous en fonction du salaire de chacun et équivaut environ à 1% du salaire
Le projet prévoit une distribution égalitaire : chacun se voit payer une prime équivalente à 1% du salaire moyen soit environ 479 euros pour cette année.
Cette mesure est une bonne mesure pour tous les salariés gagnant moins de 48 000€ brut par an, car ils vont y gagner un peu de pouvoir d’achatElle constitue par contre une baisse de rémunération pour tous les salariés gagnant plus de 48 000€ brut par an.
La position de la CFE-CGC est de passer à la prime égalitaire, mais en compensant en partie ceux qui perdent via une augmentation exceptionnelle.
La direction et la CFDT (par ses revendications et la signature minoritaire de l’accord) en ont décidé différemment : hors de question de compenser cette perte de salaire !
Nous ne pouvons cautionner une mesure qui fait perdre du salaire à plus de 40% des salariés, dans le cadre même d’un exercice de NAO.
En plus de ces mauvaises nouvelles, aucune de nos revendications n’a été entendue lors de cette NAO centrale, alors qu’un grand nombre d’entre elles auraient pu directement bénéficier à tous sans effort financier important de la part de l’employeur :
- Proposer aux salariés des jours de repos compensateurs supplémentaires à la place d’une augmentation individuelle pour ceux qui préféraient cette modalité
- Débloquer plus rapidement les jours d’ancienneté
La saga des NAO n’est pas pour autant finie pour cette année
Si la négociation centrale sur les principes des augmentations s’est terminée sur un échec, il reste le deuxième round : les négociations par établissement (OBS SA, OCD et Enovacom) dans lesquelles nous allons négocier le montant du budget des augmentations individuelles et des mesures pour l’écologie.
Nous sommes déterminés pour cette étape cruciale, à obtenir le meilleur budget d’augmentations individuelles possible sans sacrifier l’amélioration de notre empreinte écologique quotidienne.
Nous nous battrons dans tous les cas jusqu’au bout pour faire valoir notre pouvoir d’achat.
Retrouvez ici notre tract complet sur le sujet : nao_ues_obs_2022.pdf