Transformation ou réorganisation ?
Rédigé par Stéphanie CRESPIN le . Publié dans INNOV.
L’été est chaud et la rentrée s’annonce chaude mais d’une tout autre manière… , c’est en tous les cas le sentiment que partage bon nombre de personnels au sein d’Orange Innovation.
A la veille de vacances attendues, les personnels s’interrogent sur la future stratégie du Groupe dans un contexte où déjà se profilent des audits internes, sur la transformation engagée et voulue au sein d’Orange Innovation qui ne livre pas à date (sauf pour ce qui concerne le plan scale-up) le sens des objectifs visés.
Aucune analyse d’impacts sur les évolutions programmées n’est aujourd’hui présentée. Les lignes bougent à IT-S, comme à Networks, et les managers restent livrés à eux-mêmes ; côtés M&D et D&P, les tensions sont fortes ; côtés Recherche, la place donnée à l’exploration semble ouvrir des perspectives ou l’externalisation de certaines activités ; enfin pour dernier exemple, la multiplication des projets immobiliers associée à la logique de déménagement/emménagement auxquelles doivent se livrer les salariés sur site n’est pas engageante.
La CFE-CGC a interrogé la Direction dans le cadre de ce CSE du 26 juillet sur tous ces points avec pour principale volonté de demander d’éclairer les personnels sur le sens donné aux principes généraux de cette transformation ou réorganisation en cours.
Il convient en effet, pour susciter l’adhésion des personnels, en toute transparence, de partager les objectifs de chacune des directions d’Orange innovation, les résultats à date, comme attendus, et les gains obtenus, comme escomptés, tout en accompagnant ces salariés dans leur engagement au service de la performance de l’innovation portée par Orange Innovation.
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Déclaration faite en CSEE le 26 juillet
Madame la Présidente,
Dans le cadre de ce CSE, et à la veille de vacances que nous attendons tous, la CFE-CGC Orange souhaite souligner les incertitudes qui planent sur nos activités de Recherche et Innovation et qui sont sources de fortes inquiétudes et interrogations de la part des salariés quant à une transformation voulue mais qui ne livre pas à date (sauf pour ce qui concerne le plan scale-up) le sens des objectifs visés.
Nous ne nous attarderons que sur quelques exemples emblématiques et disparates pour rester concis et révéler, comme une alerte posée, des impacts qui, en toile de fond, nourrissent le quotidien de salariés pour qui la question du projet professionnel est maltraitée.
Ainsi, sur notre périmètre :
l’analyse d’impacts sur les évolutions programmée au sein de IT-S n’est pas à date partagée et rien n’est précisé sur la question de l’accompagnement individuel et collectif des salariés, dans un contexte en plus ou l’application du dispositif ARC ne livre toujours pas ses résultats ; en transparence, sous quels délais ces impacts, leurs incidences, comme les solutions pour les accompagner de manière à prévenir tout risque associé, seront-ils présentés ?
- la réorganisation ITS et l’éclatement de Soft/IVA met en lumière la question du positionnement des managers délégitimisés dans un contexte ou l’attentisme est imposé mais obligent toutefois à penser l’attribution des missions, des objectifs, de l’allocation des ressources full-time ou part-time sur des projets, etc. ; ces mêmes managers sont livrés à eux même et auront à candidater pour retrouver un poste demain dans la nouvelle organisation IT-S ; souhaitons que ce nouveau poste corresponde à leurs aspirations et soit lié à leur expertise ; en transparence encore, sous quels délais ce qui résulte de cet éclatement serait expliqué de façon opérationnelle ?
- les départs de managers non remplacés, tels que ceux concernés par l’équipe Green de Network (GDM) induisent une perte de sens pour les salariés au regard des engagements RSE pris par l’entreprise, induisent de facto aussi la remise en question d’une porte d’entrée légitime pour nos pays/BUs ; en transparence toujours, si l’innovation est aujourd’hui incrémentée dans les pays/BUs, on peut penser que les expertises green (mais pas que car beaucoup de mouvements s’opèrent au sein de Network depuis quelques mois s’apparentant à une réorganisation rampante) y seront demain aussi déportées ou confiées à des partenaires externes, non ?
- au-delà, sur la question du green, les salariés sont inquiets qu’ils soient sur site ou en télétravail, la problématique de la sobriété énergétique aujourd’hui renforcée par le conflit russo-ukrainien devrait obliger l’entreprise à présenter son plan d’action (éclairage le jour et la nuit, travail à domicile, mobilité, consommation des écrans jamais éteints, climatisation/chauffage…..), non ? Avec sur chaque site, et en fonction des activités, un plan adapté, non ? On ne peut penser les impacts de façon globale, il faut pouvoir les mesurer en local pour apporter la preuve/garantie d’une amélioration continue, non ?
- côté D&P et M&D, les tensions sont fortes, et la visibilité sur les activités n’est pas au rendez-vous ; ce qui brille n’est pas suffisant pour mobiliser les équipes ; la logique du micro-management ne semble pas être alignée avec les principes de la transformation voulue ; une nécessaire définition des rôles s’impose, non ?
- côté Recherche par ailleurs, la place nouvellement donnée à l’exploration semble ouvrir des perspectives, mais est-ce en lien ou au détriment de la Recherche ? est-ce en outre en lien avec l’établissement de partenariats externes ? Telles sont les questions que se posent les salariés.
- pour dernier exemple, les projets immobiliers se multiplient ; on apprend qu’Orange Gardens coûte 30 millions d’euros par an, ce qui induit à date une charge de 650 euros par jour et par salarié ; on apprend dans un même temps que le bâtiment Archives est vendu, un bâtiment amorti depuis de longues années ; avec la généralisation des espaces partagés, les salariés savent qu’ils n’auront plus à terme de place attribuée sur leur site, qu’ils devront s’adapter, nettoyer la place momentanément occupée à leur départ, qu’il faudra éteindre son téléphone dans les espaces silence, etc. Ils s’interrogent sur ce que tout ceci, et plus, génère en termes d’économies, en termes d’efficacité au travail, ou en termes d’amélioration de la QVT ; un questionnement normal, non ?
Pour conclure la CFE-CGC demande à la direction d’Orange de répondre à toutes ces interrogations. Il s’agit de donner du sens pour faire adhérer les salariés à toutes les transformations nécessaires. Il convient évidemment en toute transparence de partager les objectifs, les résultats et les gains obtenus, tout en accompagnant les salariés dans leur engagement au service de la performance de l’innovation portée par Orange Innovation.
Merci pour votre attention,
Par Ghislaine de Salins