Face à la baisse des effectifs chez Orange : quelles conséquences pour les personnels ?
Rédigé par Michel Poursoulis et Pierre Ménicot le . Publié dans Emploi Métiers.

Face à la baisse des effectifs chez Orange : quelles conséquences pour les personnels ?
L’emploi demeure un reflet de l’état de santé d’une entreprise, de sa stratégie industrielle
Une entreprise possédant une démarche saine, avec une croissance de son activité, des ambitions de conquêtes de parts de marchés, se caractérise par une croissance de ses effectifs. La décroissance des effectifs d’Orange S.A., maison mère du groupe Orange, est caractéristique d’une gestion de la décroissance de l’activité, sans solution efficace pour inverser la tendance à la baisse de ses revenus et de son affaiblissement dans le domaine des télécommunications en France.
Au-delà de l’héritage traditionnel issu de France Télécom historique, les tentatives de création de nouvelles activités, de filiales opérant dans des domaines parfois très différents, ont mené à des résultats contrastés.
La continuité dans l’érosion des effectifs d’Orange S.A. depuis le milieu des années 90 n’est pas remise en cause par la Direction dans l’accord GEPP qui vient d’être négocié
Un bilan de la précédente triennale 2022 - 2024, basé sur un calcul de ratio entre les embauches du groupe (Orange France et filiales) et le TPS version 2022, a permis de comptabiliser 7640 départs en TPS pour 8000 embauches du groupe.
Ceci ne tient pas compte des :
- autres départs naturels en retraite,
- ruptures de contrats par démissions de salariés,
- licenciements,
- départs liés aux restructurations ou au plan de départ « volontaire » de SCE.
Les 8000 embauches sur le groupe ont été réparties suivant un ratio 80 / 20, soit quatre fois plus favorable pour les filiales que pour Orange S.A.
Cette politique caractérise la baisse de l’emploi chez Orange S.A. et un renforcement dans les filiales.
Cette même politique de l’emploi a été proposée dans la GEPP 2025 - 2027 :
- des volumes plus faibles de départs et d’embauches, liés à une diminution de la population active du groupe,
- une prévision de 1500 départs annuels en TPS, soit 4500 départs en trois ans, pour 5000 embauches.
La décroissance des effectifs d’Orange S.A., l’impact fort des départs en TPS (1500 par an), le danger de mettre en difficulté les collègues encore présents sur poste et sur lesquels reposera la charge de travail des partants, nécessite la mise en place d’une sécurité supplémentaire.
Dans le but d’éviter une érosion accélérée des effectifs, de renforcer les remplacements qui peuvent être indispensables chez Orange S.A., il a été négocié un apport supplémentaire de 1000 embauches sans clé de répartition, apportant ainsi un complément de force au travail, susceptible de porter le nombre d’embauches chez Orange S.A. de 1000 à 2000, si la situation l’exige.
La décroissance continue d’Orange S.A n’est toujours pas remise en cause, c’est l’exposition des salariés restant en poste au danger d’une surcharge de travail qui a amené la Direction à accepter ces 1000 embauches supplémentaires.
Position de la CFE CGC Orange :
La CFE-CGC Orange déplore une politique de gestion de l’emploi qui entérine la décroissance des effectifs d’Orange S.A. et fragilise ses salariés. Si l’ajout de 1000 embauches supplémentaires constitue une avancée, il ne remet pas en cause la tendance de fond : une réduction continue des effectifs et une répartition défavorable à la maison mère. Le syndicat reste vigilant et exige une véritable stratégie de renforcement des emplois chez Orange S.A. pour garantir la pérennité de l’entreprise et préserver les conditions de travail des personnels.