L'argent des autres
Rédigé par Christiane Chauveau le . Publié dans Rémunération.
Alors que France Télécom SA annonce urbi et orbi des résultats financiers record pour 2008 - 8 milliards de cashflow, 3,8 milliards versés en dividendes aux actionnaires (en hausse de 8%)-, les salariés du Groupe restent au régime sec...
Le programme de la Direction cette année :
a) Baisse des rétributions complémentaires
- Baise de la Participation. Le montant de la participation versé aux salariés se monte à 307 millions d'euros au lieu de 345 millions d'euros en 2008, c’est à dire une baisse de 10% de la participation versée à chaque salarié (en moyenne 2 800 euros au lieu de 3 100 environ), ou encore 1% de baisse du salaire fixe.
- Baisse de l’Intéressement (raboté au dernier moment, de combien ? pourquoi ?)
- Intéressement exceptionnel. La Direction nous fait l’aumône d’augmenter de 50€ l’intéressement « exceptionnel » ce qui le porte à 550 €
- Rappelons dans le même temps un autre élément de la rémunération, le PERCo, traficoté et qui ne profite pas à tous…
Au total, tous ces éléments représenteront moins qu’en 2007 alors que le Groupe réalise l’une des meilleures performances du secteur!
b) Gel des salaires fixes
- 2% d’augmentation « moyenne » des salaires fixes (cela ne veut malheureusement pas dire 2% pour chacun d’entre vous !); compte tenu des augmentations obligatoires (pour les fonctionnaires ou salariés de droit privés les plus mal payés) et le rééquilibrage hommes/femmes, la Direction ne pouvait pas faire moins.
La Loi impose à toutes les entreprises d'une taille significative une NAO (Négociation Annuelle Obligatoire) sur les salaires fixes. Au sein du groupe France Télécom, la Direction se refuse à ouvrir une négociation globale et préfère négocier un accord par entreprise. Les propositions diffèrent donc d'une entreprise à l'autre...
En outre, depuis le 1er janvier (suite à la Loi du 20 août), un accord n'est valable que s'il est signé par des (Organisations Syndicales représentant plus de 30% sur le périmètre concerné par la négociation.
c) Diminution des parts variables
- Parallèlement la Direction a prévu de baisser les parts variables managériales (PVM)
- De même la direction révise à la baisse les Parts Variables Vendeurs (PVV) en modifiant unilatéralement les règles du jeu.
La CFE-CGC/UNSA (contrairement à la CFDT, la CFTC et FO) a refusé de signer un accord qui garantit aux salariés une baisse de leur pouvoir d’achat.