Rédigé par Anne-Marie Minella le . Publié dans SCE.
La direction prétend encore répondre aux risques psycho-sociaux (risques sur la santé psychique des salariés) avec ses « cellules d'écoute » renommées "Espaces d'écoute" - mises en place en 2007. Plusieurs points les rendent contestables :
Elles sont sous le contrôle des directions locales qui choisissent les membres qui la compose (médecins, représentants du personnel, assistante sociale)
Leur fonctionnement est opaque : aucune donnée sur les solutions proposées dont on peut craindre qu'elles soient des solutions « d'évacuation » (congé longue maladie, mise en retraite d'office de personnes considérées comme des maillons faibles)
Mais surtout, elles partent du principe que la souffrance au travail trouve sa cause dans une fragilité psychologique du salarié, des difficultés dans sa vie personnelle, une relation personnelle problématique avec son manager. Autrement dit, l'origine du malaise est chez l'individu et l'entreprise n'est pas responsable. Pourtant, ce sont bien les conditions de travail qui en sont la cause et notamment les mobilités forcées, les pressions au départ, les objectifs inatteignables, le mépris des personnes. Il faut être aveugle pour ne pas le voir.