Casino Royal !
Rédigé par Sébastien Crozier le . Publié dans Activités Sociales et Culturelles.
Lors de la campagne des élections CE/DP du 22 janvier 2009, la profession de foi de la CFDT proclamait "les vacances, où je veux, quand je veux"... Promesse fallacieuse dont les salariés font aujourd'hui les frais. Les prestations du CCUES ont du être suspendues provisoirement : entre 11 et 17 millions d'euros de déficit annoncé pour l'exercice 2009 (sur un budget de 37 millions) qui, à défaut de mesures énergiques, mettent le CCUES en faillite. Principale raison : les dérives budgétaires liées aux Vacances Adultes.
La CFDT est le principal artisan du système des vacances adultes mis en place par le CCUES. Ce système a permis à moins de 1% du personnel de bénéficier de 16% des subventions (soit en moyenne 8000 € par personne) alors que le budget global des ASC par salarié est de 900 euros dont seulement 400 gérés par le CCUES et 500 par chaque CE.
En effet rappelons que 17 des 20 CE ont convenu d’un accord en vue de déléguer au CCUES la gestion d’une partie des ASC (45% du budget global) : chèques vacances, billetterie, vacances enfants, vacances adultes notamment.
Trois CE sont épargnés par cet ouragan : le CE de la DRR Corse, celui d'Orange France (qui historiquement n'est pas intégré au système centralisé des ASC) et le CE de SCE qui, de par son vertueux modèle, refuse depuis 5 ans de transférer le moindre centime au CCUES...
Tout d'abord, la CFDT - au titre de la Présidence de la Commission ASC - fait prendre des engagements au CCUES sur les vacances adultes, pour lui permettre de faire la campagne électorale sur l'offre formidable mise en place grâce à elle. Une fois l'élection passée elle se retire de la présidence des ASC pour ne pas avoir à assumer le désastreux résultat. Enfin, la CFDT communique sur l'incompétence et l'incurie de la CGT et de SUD. Remarquable !
Depuis 5 ans, les 7 000 salariés de SCE bénéficient d’un système original de gestion des ASC.
Chaque salarié peut choisir ses prestations, dans la limite d’un plafond global dépendant de la classification et du nombre d’enfant du salarié. Le fameux « tableau magique »
Les prestations offertes sont les mêmes qu’ailleurs : garde d’enfants, vacances adultes, chèques vacances, billetterie. Simplement tout est géré par le CE.
Le taux d’utilisation est un record : 97% des salariés de SCE bénéficient des ASC pour un montant moyen de 900 € en 2009.
Depuis 5 ans les comptes du CE de SCE sont équilibrés.
L’importance du budget des activités sociales (100 millions d’euros – 3e budget de France) a nécessité une période de transition lorsque les CE ont été mis en place à France Télécom. Auparavant les ASC étaient gérées conjointement par la Direction et les associations historiques.
Au grand dam de la CFE-CGC/UNSA les autres organisations syndicales ont laissé à la Direction, qui a profité de l’aubaine, la gestion du fameux QF !
Le refus constant de transparence de la part de la Direction sur les outils de calcul du QF a empêché la mise en oeuvre de simulations prédictives.
L’outil Aravis n’a pu être correctement mis en place à cause de l’absence de collaboration de la Direction. Et les 30 000 marmottes destinées à en faire la promotion, commandées en Chine par la CFDT, ont dû été brulées pour cause de toxicité !!
La démagogie électoraliste de quelques élus a conduit certains CE à un déficit important sur 2008. Le CE de Fonctions Support en est un parfait exemple.
Ce déficit sera couvert par les recettes de 2009, si toutefois que la politique de gestion change, sinon c’est la catastrophe annoncée.
Ces CE sont malheureusement incapables (contrairement à SCE) de porter secours au CCUES.
Elle rappelle que si les ASC doivent bien évidemment être gérées professionnellement pour permettre à chaque personne d'en bénéficier dans les meilleures conditions possibles, l'emploi et les salaires restent le premier sujet de préoccupation des OS (Organisations Syndicales). Les événements tragiques de cet été vont être occultés par ce scandale. Déjà, la Direction se frotte les mains de cette perte de crédibilité qui affecte les OS, et qui lui facilite les réorganisations à venir.