L'emmenagement à St Denis (93) : la catastrophe annoncée...

Alors que les trois premières vagues de salariés, soit plus de 1200 personnes, ont emménagé sur le site du Balthazar à La Plaine Saint-Denis, la CFE-CGC/UNSA a le regret de constater que tous les motifs qui avaient conduit le CE et le CHSCT à formuler un avis négatif sur ce déménagement sont pleinement justifiés. Les multiples constats de dégradation des conditions de travail et les dysfonctionnements dépassent largement le cadre des petites anomalies de mise en route.

Et parmi eux :

Les open spaces

• La densité est inégale d’un open space à l'autre et trop de personnes sont entassées dans des enclos - chaises dos à dos, bureau distant de 30 cm - alors que d’autres sont mieux logées ! Au-delà de 8 personnes par open space, la concentration est insupportable.

• Ils sont totalement inadaptés à des activités qui nécessitent un travail collectif quotidien avec conférence téléphonique. Comment a-t-on étudié l’emplacement du personnel ? A-t-il vraiment été consulté ? A-t-on pris en compte tous les métiers concernés ? Les espaces de travail doivent être dé-densifiés et recloisonnés.

Les transports

• Les temps de trajet et les conditions de transport - inconfort, saturation, pannes et dysfonctionnements des transports en commun, nombre limité d'arrêts à la station Stade de France du RER B - font déjà subir des contraintes inacceptables aux salariés

• Le covoiturage n'est pas efficace

L'acoustique

• L'ambiance interne est bruyante. Le choix de matériaux de construction est problématique : le verre est révérbérant, la moquette bas de gamme n'amortit pas les allers et venues du personnel, les salariés se plaignent de la mauvaise acoustique des open space, même avec un niveau de conversation modéré; les collègues se gênent entre eux, le bruit des doubles portes est insupportable, les espaces de proximité sont de véritables caisses de résonnance. Tout cela laissait penser qu'il sera très difficile de mieux insonoriser les locaux alors que c'est absolument nécessaire.

•  Les casques avec fil ne permettent pas de suivre une conversation avec un client ou un collègue à niveau modéré et les conversations téléphoniques augmentent le bruit de fond.

La restauration

• Les salariés interviewés sont satisfaits de la qualité et et de la quantité des repas au restaurant d'entreprise, mais se plaignent de l'augmentation d'1, 20 euro du coût d'admission, par rapport aux restaurants du Fulton et Emagine. Pourquoi la Direction n’a-t-elle pas informé le CHSCT, le CE et la Commission Restauration de cette augmentation pour le personnel ?

• La plage d’ouverture du restaurant ne permet pas d’assurer le même choix pour tout le monde : à partir de 13h30, certains stands sont  déjà fermés ! Que se passera-t-il quand le personnel sera au complet ? En période d’affluence, les entrées sont comptées, compte tenu du nombre insuffisant de places simultanées.

• Le snack bar à la cafétéria est trop cher; un exemple : 3,60 euros pour une petite salade !

Les espaces communs

• Les handicapés et les personnes de petite taille ont été oubliés dans l’agencement des espaces communs : les fours à micro-ondes et les essuie-mains ont été placés trop haut.

• Le nombre insuffisant d'ascenseurs et de tourniquets à l'entrée de l'immeuble génèrent de longues files d'attentes en particulier le matin. Les porte-manteaux et les poubelles sont absents !

• Il semble interdit de fumer à l’entrée de l’immeuble : quel est le règlement intérieur ?

• L'aménagement du cabinet médical est totalement inadapté aux besoins et son ré-aménagement est à prévoir : circulation, insonorisation, ergonomie, disposition des pièces et aménagement intérieur.

• Le recours au télétravail est resté marginal, alors que l'essentiel du déménagement est déjà fait ; les managers doivent se plier aux nouvelles méthodes de travail qui font gagner du temps et diminuer les absences. 

Les risques

• L'accroissement des risques dans l'environnement urbain a été signalé mais les dispositions à prendre pour prévenir ces risques n'ont pas été mises en place (campagne d'information, accompagnement, escorte au parking stade de France à heure tardive, aménagement d'horaires insuffisants, ….)

• Les risques psychosociaux sont un sujet de préoccupation constant; les "pétages de plomb" à répétition risquent de se produire du fait des points énumérés ci-dessus, non exhaustifs, amplifiés par les exhortations de la brochure "Repères et astuces pour bien vivre ensemble": "Maitrisons le volume de notre voix, faisons nous discrets, préservons la propreté des lieux, restons discrets dans les lieux de passage, consulter les autres en cas de soleil/froid ou chaud..."

Bref vous ne devez pas vous sentir comme chez-vous, mais  garder toujours à l'esprit que ce n'est pas parce que vous êtes disponibles que les autres le sont au même moment ! Ainsi pour collaborer et travailler dans la bonne humeur, mettez-vous sur la tête un casque audio avec votre musique préférée... jusqu'au moment de partir retrouver les galères du RER ligne B.

Mais finissons sur une note positive : un grand merci à la Direction Communication pour les dessins et paysages qui décorent les cloisons et procurent au personnel les moments d’évasion dont il a tellement besoin !