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La violente crise sociale qui a bouleversé France Télécom a mis en évidence le malaise des femmes et des hommes qui, chaque jour, vivent et font un travail dégradé dans lequel ils ne se retrouvent plus.
Certains ont voulu réduire le débat au personnel fonctionnaire : la situation trouverait son explication dans le conflit entre la culture du service public et celle de la « libre » concurrence. Un article de Liaisons Sociales « La fin du travail bien fait » vient une nouvelle fois démontrer, méthodiquement et de manière concrète, qu'il n'en est rien : le malaise touche toutes les entreprises, tous les secteurs, tous les métiers.
Comptable, ouvrier, vendeuse, banquière, caissier, responsable d'équipe, tous témoignent de leur profonde frustration professionnelle. Les métiers, leurs règles, le savoir-faire sont vidés de leur contenu, sinon détruits. L'obssession de la rentabilité financière et économique a réduit le travail à des indicateurs abstraits, quantifiables, interchangeables. Pire, les exemples montrent que cette organisation aboutit à l'inverse des objectifs apparemment recherchés. Mine de rien l'analyse du malaise dans le travail remet profondément en cause les entreprises, leur organisation, leurs valeurs : les relations hiérarchiques et les relations entre collègues, le centralisme, la division industrielle du travail, les cadences, le client faussement roi ... Certaines commencent à faire machine arrière, par petites touches.
Finalement, le fonctionnaire n'est pas ce travailleur d'une époque révolue qui n'arrive pas à s'adapter à la « modernité », c'est, à l'inverse, le révélateur qui a mis en évidence que le monde du travail va mal et au-delà, la société aussi. A ses dépends malheureusement. Mais comme le dit un interviewé, il serait temps «de passer de la souffrance individuelle à la colère collective ».
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