11 et 12 juin 2013 : Rapport annuel 2012 de la Médecine du Travail
Rédigé le . Publié dans CSEC UES Orange.
Quelques informations du médecin coordonnateur
- Le modèle actuel du SST est ancien, n'est pas en conformité, en conséquence est en cours de refonte.
- Certaines conclusions d'infirmières sont jointes au rapport
- En 2012, il y a eu 15 recrutements de médecins pour 8 départs – donc : + 7 (88 médecins pour 72,5 ETP). On a atteint un plafond quant au nombre des médecins, qui sont de + en + rares. L'agrément de santé au travail prévoit un médecin pour 1500 salariés maximum.
- Total de 102 infirmiers + 24 secrétaires : FT fait monter en compétences ses infirmières (mise en conformité avec la règlementation), en fonction de l' évolution de la population FT.
- Taux de conformité des locaux médicaux (179 cabinets) = 100 %
- Différenciation entre le suivi des AFO et salariés au niveau de la déclaration des maladies professionnelles (sous évaluation des salariés droit privé)
- Le tiers temps est traité par Cézam depuis 2013
- Question des managers très présente, notamment à propos des troubles du comportement majeurs : source de difficultés ou conséquences au travail
"Le maintien de tous les salariés dans l'entreprise est un choix humaniste mais qui pose des difficultés"
Intervention de la CFE-CGC/UNSA
Quelques remarques générales, je poserais ensuite des questions précises.
- L'absentéisme
Même si celui-ci baisse un peu (cf. le bilan social), les visites spontanées (visites occasionnelles) à la demande des salariés, qui sont le signe d'un malaise sanitaire récurrent, augmentent encore, alors que l'effectif baisse. Il passe de 110.500 en 2009 à 102.000 en 2012.
Les visites occasionnelles évoluent de 8589 en 2009 à 10189 en 2012. Les visites en urgence passent de 258 à 334.
AT/MP : les jours d'absence en accident du travail et maladies prof (cf. bilan social) passent de 91700 en 2009 à 94753 en 2012 : encore signe d'un malaise, avec un effectif qui baisse largement
L'absentéisme reste bien trop élevé chez les non cadres. Ce chiffre est très important concernant la bande D.
SMR : avant les personnels en centres d'appels étaient en SMR, plus maintenant => mauvais suivi médical de plus de 20000 salariés.
Ces différents chiffres montrent que tout n'est pas résolu, et que la vigilance doit être de mise.
- Nombre de médecins
+ De médecins et + de locaux : c'est bien... mais qu'en est-il de la pluridisciplinarité des équipes médicales à FT : fonctionnement "équipe santé au travail", avec des ergonomes des psys. qui seraient présents, pas des numéros verts d'assistance informels ? Rien ou presque.
Selon les conclusions des médecins eux-mêmes : « Le travail en mode pluridisciplinaire n'est pas une réalité uniforme. La sollicitation des compétences internes et externes se fait encore souvent en dehors de toute information au médecin du travail et selon des circuits mal identifiés. La compétence technique ou organisationnelle des personnes participant à cette pluridisciplinarité n'est pas toujours clairement identifiée, ce qui ajoute à la confusion. »
La CFE-CGC/UNSA constate que la remise en cause est difficile et le déni est toujours là. L'équipe dite pluridisciplinaire avec seulement infirmière(s) et préventeur n'en est pas une - Et en plus à FT les préventeurs ne sont pas indépendants et, pour leur majorité, en totale dépendance des RH et directions.
Comment comptez-vous remédier à cet état de fait, comment et dans quels délais allez-vous mettre en place ces équipes pluridisciplinaires ?
- Chiffres
Beaucoup de tableaux de chiffres de 2012 ne reprennent pas ceux des années antérieures, il nous est donc compliqué de faire des comparaisons ;
- Conclusions des médecins
On perçoit la crainte des salariés sur le retour des anciennes pratiques (ce qui est en train de se passer). Avec le retour des réorganisations en masse, l'explosion (possible) des licenciements pour faute, le retour des mobilités forcées, les départs en TPS...La population des CDI risque de souffrir.
On pourrait se diriger vers une crise qui concernera maintenant largement les CDI *. Pour les AFO, ils ont en moyenne plus de 55 ans, et sont prêts à venir en masse sur le TPS - et plus de 30.000 auront quitté l'entreprise dans 7 ans (il en restera ainsi environ 15000).
Il faut noter l'inquiétude que nous avons pour les managers de proximité (cf. pages 64-65) : Ils se trouvent entre le marteau et l'enclume. On note que certains managers doivent gérer des situations individuelles et/ou collectives difficiles, dégradées qui évoluent parfois depuis plusieurs mois ou années. Ils sont alors dans l'impossibilité de faire face à la situation seuls et n'ont pas toujours le soutien de leur propre management. Nous insistons sur la nécessité de soutien de proximité pour le manager.
A l'opposé, nous confirmons les conclusions des médecins sur le fait que certains managers ont également une vision trop « business » de leur activité en occultant l'aspect humain, l'écoute et le soutien de leur rôle de manager et ce à tout niveau hiérarchique. La course aux résultats qui devient compliquée, dans un contexte économique difficile, accentue un retour aux anciennes méthodes de managements (mise à l'écart, missions, pas de poste aux retours de congés maternités, mobilités forcées...). Ces faits sont vérifiables dans le domaine de la vente, AD et AE.
Autres remarques : accidents mortels et suicides
Il serait nécessaire, pour la CFE-CGC/UNSA, de faire des points particuliers sur les éléments graves comme les accidents mortels ou graves en nacelle, ou les suicides pour apprécier comment le SST est sollicité.
Des médecins font remarquer dans leur rapport qu'ils sont peu impliqués dans le choix et le fonctionnement d'intervenants externes comme IAPR ; on sait par ailleurs que L'IAPR est sous-traitant choisi nationalement pour intervenir auprès des collègues en cas de suicide.
Au CNSHSCT, la direction nous avait présenté son plan de réaction en cas de suicide, plan que vous dénommez « de crise » et où vous prétendez que vous activez toutes les ressources nécessaires à tous les niveaux pour faire face aux conséquences du drame.
Pourtant le suicide de JP Louat le 31 décembre, à la DO CE, a été très mal géré.
Enfin, sur la DOCE une infirmière vient de démissionner en mars/avril 2013 et qui n'est pas remplacée
Une autres est malade au moins jusqu'en septembre et n'est pas remplacée
Enfin, un médecin va partir au 1er juillet et aucune info n'a circulé quant au fait de savoir s'il serait ou pas remplacé.
Vous nous avez parlé tout à l'heure de l'évolution des infirmiers en fonction des nouveaux décrets prévoyant notamment des visites sur le terrain.
Il ne faudrait pas que ce développement des compétences soit phagocyté par trop de temps de trajets : par exemple, au niveau de la DOCE, nous avons une infirmière qui se déplace aujourd'hui sur Roanne à 80Kms et sur Le Puy à 80 kms ; elle ne peut pas envisager de se déplacer en plus une fois/ semaine sur Lyon à 60 Kms en remplacement de l'infirmière démissionnaire, comme le souhaite la direction.
Si c'est sur la route et en temps de trajet que doit se développer l'activité des infirmières appelées à remplacer une infirmière démissionnaire, le risque au final est qu'au quotidien elles ne puissent plus faire face à leurs tâches et à leurs activités et ne soient contraintes (dans une profession où le turn over peut être important) à leur tour à démissionner
Nous vous demandons donc à mettre en rapport avec les actes tout ce qui vient d'être lors de votre présentation, de façon à ce que les infirmières accroissent leur présence en milieu de travail, cela notamment grâce à un allègement de leur charge de travail administrative – et surtout pas par un accroissement des temps de trajet.
Quelques réponses de la Direction :
Il convient de demeurer vigilants, personne ne baisse la garde s'agissant des salariés en difficulté.
Parle des situations remontées à la cellule de médiation : FT y met les moyens
Travail du CNHSCT : O. Wicquart a travaillé sur la question des nacelles
Il n'y a pas de visite médicale règlementaire pour les salariés qui partent en retraite
Enfin, s'agissant de la situation de la DO Centre Est, mme Pirlot connait la problématique, nous informe que le remplacement du médecin est en cours et fait confiance aux personnes gérant ce dossier en local pour le traiter au mieux ( ???!!!).