27 août 2014 : Résultats du S1 2014
Rédigé le . Publié dans CSEC UES Orange.
Quelques chiffres de base
CA du S1 2014 : 19,6 Md€, en baisse versus S1 2013 : – 3,6%
La part des "éléments règlementaires" dans la baisse du CA diminue : seulement – 0,2% au S1 2014
L'Ebitda (le taux de profitabilité) est stabilisé : 6,1 Md€, à 31,3%
213 M€ de réduction des couts indirects, la dette baisse de 3,3 Md€ (ratio dette/CA = 2,17), à 30,2 Md€
Intervention CFE-CGC
Pour la CFE-CGC, nous ne pouvons que constater et répéter semestre après semestre et année après année que le CA est en baisse pour le premier semestre 2014 - 19,6 Mds€, le chiffre d'affaires est à la baisse de 3,6% - et que cette baisse fait donc suite à des baisses récurrentes.
On s'est posé la question de savoir en quelle année on a pu trouver pour la dernière fois un CA en hausse : on est remonté jusqu'en 2008, le CA pontait à 53Md€, et depuis il n'a cessé da baisser en valeur absolue
En 2009 un CA marqué avec une petite hausse de 0,1% hors effets règlementaires à 46 Md€,
en 2010 un + 0,6% hors effets règlementaires à 45, 5 milliards d'euros,
En 2011 un CA stable à 0 % hors effets règlementaires à 45,2 Md€,
En 2012 un CA en baisse de -0,6% hors effets règlementaires à 43,515 Md€
Et en 2013, donc une baisse 2,6% hors effets règlementaires, à 41 Md€.
En l'espace de 6 ans, le CA de l'entreprise a perdu 13Md€, soit près de 20%
Pour 2014, la tendance est idoine, donc à la baisse qui devrait avoisiner en fin d'année les 40 Md€.
A la CFE-CGC, nous sommes à priori des gens responsables, et on ne taira évidemment pas l'effet de dynamitage des prix qu'a constitué l'arrivée du 4ème opérateur mobiles en 2012, avec un effondrement de l'ARPU par abonné donc une baisse du CA. Néanmoins, nous sommes bien obligés de constater que nous sommes en face d'une tendance lourde, que nous sommes passés d'une époque pas si lointaine où Le groupe France Telecom visait (ou était à) la place de premier opérateur européen, aujourd'hui, le groupe pointe à la 7ème place du classement des opérateurs de télécoms, derrière Vodafone, Deutsch Telecom et Movistar.
Alors certes on pourrait, aujourd'hui considérer le verre à moitié vide ou à moitié plein, on pourrait considérer à la rigueur considérer le verre à moitié plein s'il n'avait eu la politique de dividendes qualifié la semaine dernière par le journal LIBERATION comme indécente, qualificatif auquel nous pourrions ajouter le terme d'aberrante : certes le montant des dividendes a baissé depuis 2012 de 1,40 à 0,80€/action, mais il demeure toujours supérieur au montant des bénéfices réalisés.
Pour rappel, avant l'été, des députés écologistes avaient, proposé lors des débats parlementaires sur le projet de loi de finances rectificative, de «majorer» le taux d'imposition sur les sociétés de 2% «lorsque les dividendes versés aux actionnaires représentent plus de 10% du bénéfice imposable». Chez Orange, les dividendes représentent 0,80 € par action... alors que le résultat net du groupe ne s'élève qu'à 0,71 € par action !
Depuis 2010, 11,5 milliards d'€ ont été versés en dividendes pour 11,4 milliards d'€ de bénéfices.
Orange, depuis 2009 sous la houlette de D. Lombard, fait partie de ces entreprises comme Arcelor Mittal, Accor ou Areva qui versent des dividendes supérieurs aux bénéfices, ce qui au-delà de heurter le simple bon sens est caractéristique d'un capitalisme ultra financier qui heurte l'intelligence en obérant les capacités d'investissement et de recrutement.
Cela d'autant plus que la majorité des dividendes, au-delà de ceux versés à l'Etat français, est versée à des fonds de pension étrangers et n'est donc pas réinjectée dans l'économie nationale.
Pour la CFE-CGC, au-delà voire au travers de cette politique de dividendes, la question essentielle qui se pose et qui se posera avec de plus en plus d'acuité après ce S1 2014 en demi teinte sera celle de l'emploi avec le dogme apparemment intangible du remplacement d'un seul salarié pour 3 départs - avec en corollaire une dégradation de fait quasi-mécanique des conditions de travail, et une réactivation des RPS lesquels de fait n'ont jamais complètement disparus dans l'Entreprise.
D'autant que pour compenser l'écart entre les besoins humains considérés par l'entreprise comme nécessaires d'ici 2016, et la fonte des effectifs, l'entreprise mise (notamment dans les UI) sur une amélioration des processus et du SI.
Quand on voit quelques exemples récents au niveau du SI et des process de fait censés être simplifiés et qui, de fait, sont plus compliqués encore compte tenu de l'enchevêtrement des couches de SI, on ne peut qu'être dubitatifs et inquiets quant à l'avenir....